Paris (awp/afp) - Confrontés à la remontée des taux d'intérêt et la dégradation de la situation économique, les marchés boursiers tentaient de résister lundi à un contexte qui reste morose, tandis que le pétrole bondissait avant une réunion de l'Opep+.

Après une ouverture en net recul, les indices se montraient un peu moins pessimistes à la mi-journée à Paris (-0,38%) et Francfort (-0,13%) tandis que Milan prenait 0,25% à 12H00 GMT. Londres cédait 0,40% alors que le ministre des Finances a annoncé faire marche arrière au sujet de la baisse d'impôt sur le revenu pour les plus riches, dévoilée il y a une dizaine de jours et qui faisait grincer des dents. A Zurich, le SMI abandonnait 0,45%.

En agissant ainsi, le gouvernement de Liz Truss, en place depuis à peine un mois, s'efforce de sauver une série de mesures budgétaires présentée le 23 septembre, qui avait jeté le trouble sur les marchés financiers.

La Bourse de New York s'apprêtait à rebondir après avoir terminé à son plus bas niveau de l'année en clôture vendredi. Les contrats à terme sur les principaux indices laissaient entrevoir une hausse comprise entre 0,34% et 0,67%.

"Des craintes quant à la croissance économique, conjuguées une anticipation de l'inflation, favorisent l'émergence d'un pessimisme généralisé", commente Emmanuel Auboyneau, gérant associé au sein d'Amplegest.

Les marchés financiers restent tourmentés par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation, qui réduisent le pouvoir d'achat des ménages et sont susceptibles de peser sur les marges des entreprises.

La situation économique se dégrade encore en Europe. Le secteur manufacturier français a enregistré au mois de septembre son plus fort recul depuis mai 2020.

Les banques centrales ont prévenu qu'elles allaient continuer de renchérir les conditions financières ces prochains mois afin de réduire la flambée des prix en comprimant la demande au risque d'engendrer une décélération de l'activité économique.

Ce qui conduit le marché à considérer "que les taux d'intérêt monteront plus que les estimations, et que les perspectives d'activité doivent être fortement revues à la baisse", souligne M. Auboyneau.

Dans ce contexte, les investisseurs suivront de près vendredi les nouvelles données sur le marché de l'emploi américain qui résiste pour l'heure et exerce une pression à la hausse sur les salaires que la Fed surveille comme le lait sur le feu.

Le pétrole bondit, la livre monte face au dollar ___

Les prix du pétrole évoluaient en forte hausse, dopés par l'Opep+, qui se réunira mercredi en présentiel pour la première fois depuis le choc de la pandémie, alimentant les attentes sur une baisse importante de production.

Vers 11H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, prenait 4,18%, à 88,70 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, gagnait 4,16% à 82,82 dollars.

La livre montait légèrement lundi pour la cinquième séance consécutive face au dollar, profitant de la marche arrière du gouvernement britannique sur une des mesures du "mini-budget" qui avait provoqué son plongeon à son plus bas historique.

Vers 11H40 GMT, la livre gagnait 0,26% à 1,1199 dollar, après avoir bondi jusqu'à 1,1281 dollar, un sommet depuis jeudi 22 septembre.

Face au dollar, l'euro s'affaiblissait face au dollar (-0,36% à 0,97,67 dollar).

Le prix du contrat européen de référence du gaz naturel baissait de 7,31% à 175 euros vers 11H55 GMT. Les bouillonnements provoqués par les fuites de gaz ont cessé au-dessus du gazoduc endommagé Nord Stream 1, mais pas de Nord Stream 2, ont annoncé les garde-côtes suédois lundi.

Turbulences pour Credit Suisse ___

L'action Credit Suisse chutait de 7,65% 3,67 francs suisses suisses alors que les rumeurs fusent à nouveau dans l'attente d'un point sur sa stratégie le 27 octobre. Dans son édition de dimanche, le Financial Times a rapporté que des responsables de la banque étaient en contact ce week-end avec des investisseurs et certains gros clients pour les "rassurer" sur "la liquidité et la situation de capital" en "réponse à des craintes sur sa santé financière".

afp/rp