New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont reflué mercredi dans des volumes d'échanges peu étoffés en pleine trêve des confiseurs où persistaient les craintes au sujet des perspectives économiques pour 2023.

Après une ouverture en timide hausse, les indices européens ont inversé leur tendance pour refluer de 0,61% à Paris et de 0,50% à Francfort. Au retour d'un long week-end de Noël, Londres (+0,32%) a profité d'un effet de rattrapage et de la bonne tenue des valeurs minières de la cote. A Zurich, le SMI a cédé 0,24%.

Après un début de séance hésitant, Wall Street s'est enfoncée dans le rouge: l'indice Dow Jones a lâché 1,10%, le Nasdaq à dominante technologique a perdu 1,35% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 1,20% repassant sous les 3.800 points avec des volumes d'échanges réduits, ce qui amplifie les variations.

Lundi, Pékin a annoncé la fin à compter du 8 janvier des quarantaines obligatoires pour les voyageurs arrivant en Chine.

Mais étant donné l'explosion des cas de Covid-19 dans le pays, l'abandon rapide de la politique du "zéro Covid" par Pékin suscite parallèlement l'inquiétude des pays étrangers et des investisseurs.

"La Chine a mis fin à sa politique zéro Covid, ce qui devrait mener à une reprise cyclique à partir du 2e trimestre 2023. Le taux de vaccination insuffisant de la population entraînera toutefois une phase de transition chaotique, avec une faible demande de l'étranger", soulignaient en fin de semaine dernière les experts de Swiss Life Asset Managers.

Les investisseurs sont tiraillés entre l'espoir d'un rebond de la croissance grâce à la Chine et les craintes d'une nouvelle pression sur les prix susceptible d'être provoquée par la hausse de la demande de matières premières consécutive à la réouverture de la deuxième économie mondiale.

"On fait face à plusieurs problèmes macroéconomiques (l'inflation, la guerre en Ukraine, les hausses de taux de la Fed) qui ont plombé les actions et ces problèmes restent encore à résoudre", a commenté auprès de l'AFP Adam Sarhan de 50 Park Investment.

Tout au long de l'année, le cocktail inflation-vigueur des taux d'intérêt-ralentissement économique a entêté les marchés.

"Les taux d'intérêt resteront à court terme le principal catalyseur des marchés obligataires et actions", estime Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest.

Sur le marché obligataire, les taux souverains européens, qui ont dépassé leur plus haut niveau depuis plus de dix ans en clôture mardi en France (3,04%) et en Allemagne (2,51%) pour l'échéance de référence, à 10 ans, se stabilisaient respectivement autour de 3,02% et 2,48% vers 17H00GMT.

Le 10 ans américain s'inscrivait en hausse à 3,87% contre 3,84% la veille.

La Chine porte les valeurs minières ___

Après plusieurs jours sans cotations à Londres, les entreprises minières progressaient nettement avec l'espoir d'une reprise de la demande en Chine. Antofagasta a pris 2,75% et Anglo American 1,12% vers 17H00 GMT. A Paris, Eramet a gagné 1,78%.

Southwest Airlines peine à redécoller ___

La situation ne s'est guère arrangée pour la compagnie aérienne Southwest Airlines qui a connu un long week-end de Noël catastrophique, contrainte d'annuler des milliers de vols quotidiennement depuis cinq jours, alors qu'un blizzard d'une ampleur historique s'est abattu sur une bonne partie des Etats-Unis. L'action a encore lâché 5,16% à 32,19 dollars après avoir plongé de presque 6% la veille.

Du côté des devises et des matières premières ___

L'euro cédait 0,27% à 1,0611 dollar vers 21H40 GMT.

Le bitcoin se repliait de 1,13% à 16.503 dollars.

Les prix du pétrole ont été sous pression alors que la réouverture de la Chine inquiète.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a cédé 1,26% à 83,26 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a perdu 0,71% à 78,96 dollars.

afp/rp