Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole cédaient un peu de terrain lundi en fin de séance européenne, les tensions entre les deux grandes puissances mondiales prenant le dessus sur un indice manufacturier chinois encourageant.

Vers 15H50 GMT (17H50 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 37,64 dollars à Londres, en baisse de 0,53% par rapport à la clôture de vendredi.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juillet lâchait quant à lui 2,06%, à 34,76 dollars.

La référence américaine "perd de son élan alors que l'accord commercial sino-américain part en fumée" a estimé Edward Moya, de Oanda.

La Chine a agité lundi la menace d'une "contre-attaque" après l'annonce par Donald Trump d'une série de sanctions et restrictions visant les intérêts chinois.

Selon des informations de l'agence Bloomberg, les autorités chinoises ont notamment demandé à des entreprises publiques de suspendre leurs achats de produits agricoles américains. Cette décision pourrait remettre en cause l'accord commercial partiel signé par les deux parties mi-janvier, par lequel Pékin s'est entre autres engagé à doper ses commandes de soja produit aux Etats-Unis

Plus tôt dans la journée, des données chinoises illustrant une reprise de l'industrie manufacturière avait pourtant maintenu les prix du brut proches de leur niveau de clôture de vendredi.

Elle a en effet rebondi en mai grâce à la levée des restrictions due à l'épidémie de Covid-19, à 50,7 contre 49,4 en avril, selon le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin.

Par ailleurs, des rumeurs de marchés ont évoqué la possible avancée du prochain sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) au 4 juin.

Le cartel, dont le prochain sommet est toujours officiellement prévu les 9 et 10 juin, n'a pas communiqué sur ce changement de calendrier.

"L'Opep pourrait avancer sa réunion de juin à la demande de l'Algérie. La Russie, pilier de l'Opep+, n'y verrait pas d'objection", avait indiqué plus tôt dans la journée Neil Wilson, analyste de Markets.com.

Les pays membres et leurs dix alliés via l'accord Opep+ doivent "discuter de la possibilité d'une prolongation des coupes de la production de brut", a complété Naeem Aslam, d'Avatrade.

Ces dernières se chiffrent pour les mois de mai et juin à 9,7 millions de barils par jour (mbj), auxquels viennent s'ajouter des coupes volontaires de plusieurs pays dont l'Arabie saoudite.

Les termes de l'accord décidé le 12 avril précisent que cette réduction doit passer à 7,7 mbj de juillet à décembre puis de 5,8 mbj de janvier prochain à avril 2022.

afp/rp