New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont évolué dans la prudence mardi, les investisseurs ne sachant s'ils doivent davantage se réjouir du relâchement de la pression exercée sur les banques centrales pour continuer à resserrer les taux d'intérêt ou plutôt craindre les conséquences du ralentissement économique.

A Francfort, le Dax a signé un plus haut annuel en séance (à 15.737 points) avant de se tasser et conclure en timide hausse (+0,14%). Paris a fait du surplace et Londres a abandonné 0,50% en raison de prises de bénéfices sur les valeurs pétrolières. A Zurich, le SMI a cédé 0,18%.

Dans un marché peu volumineux, Wall Street, un peu distraite par l'inculpation historique de l'ancien président américain Donald Trump à New York, a conclu en légère baisse plombée par des indicateurs mitigés.

L'indice Dow Jones a cédé 0,59%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, 0,52% et le S&P 500 0,58%.

A New York, Donald Trump a été inculpé dans le cadre de malversations liées à de l'argent versé à une star du porno, bien avant qu'il ne soit président.

"Même si c'est historique et que nombre de regards sont fixés dessus" l'affaire Donald Trump "n'a guère d'impact économique direct et constitue un non-événement pour le marché", a commenté Hogan de B.Riley Wealth Management.

Sur le front économique, l'annonce d'un affaiblissement des commandes industrielles en février est apparue comme un nouveau signe de ralentissement aux Etats-Unis.

Pourtant, les indices américains étaient passés momentanément dans le vert à la publication de l'enquête Jolts du département du Travail qui a montré une diminution des emplois à pourvoir. Les investisseurs ont momentanément vu dans ce refroidissement du marché du travail l'opportunité pour la banque centrale américaine (Fed) de bientôt faire une pause dans ses hausses de taux.

De son côté, la Banque centrale australienne a décidé de mettre en pause son resserrement monétaire en ne remontant pas ses taux pour la première fois depuis dix réunions.

Les opérateurs de marché ont "le sentiment que d'autres banques centrales pourraient suivre la même voie les prochaines semaines", ce qui "appuie la tonalité initialement prudente" de la séance, observe Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les investisseurs apprécient d'un côté le ralentissement de la hausse des prix observé ces derniers mois.

Mais de l'autre, ils se demandent si le ralentissement économique aux Etats-Unis va finir par déboucher sur une récession.

Mardi, la BCE a publié un indicateur montrant que les attentes des consommateurs concernant l'inflation dans la zone euro avaient nettement diminué en février par rapport au mois précédent. La hausse des prix à la production en zone euro en février a aussi ralenti légèrement plus que prévu.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les emprunts à dix ans inversaient la tendance, en reculant à 3,33% sur les bons du Trésor américain et à 2,25% pour la dette allemande.

L'Oréal se fait une beauté australe ___

L'Oréal, numéro un mondial des cosmétiques, a annoncé mardi la signature d'un accord avec Natura &Co pour l'acquisition d'Aesop, la marque australienne de cosmétiques de luxe, valorisée à 2,525 milliards de dollars. L'action a gagné 1,18% à Paris.

Virgin Orbit à l'agonie ___

L'action Virgin Orbit, la société de Richard Branson, spécialisée dans les lancements de petits satellites, a signé sa déconfiture, plongeant de 23% à New York pour ne plus peser que 14 centimes. L'entreprise s'est placée sous le régime américain des faillites mardi.

Du côté des devises et des taux ___

Après avoir bondi lundi dans le sillage de l'annonce de coupes de production inattendues par des pays de l'Opep+, les cours du brut se sont stabilisés.

Le baril de Brent pour livraison en juin a gagné un petit cent, pour clôturer à 84,94 dollars et le baril de WTI pour livraison en mai a grappillé 0,36% à 80,71 dollars.

La livre a profité de perspectives un peu moins grises au Royaume-Uni depuis le début de l'année et a atteint un sommet en dix mois face à un dollar affaibli par des inquiétudes pesant sur le secteur bancaire aux États-Unis. Elle a touché le seuil symbolique des 1,25 dollar.

L'euro a lui touché son plus haut niveau depuis début janvier face au dollar. Vers 20H45 GMT, il montait de 0,52% à 1,0956 dollar.

Le bitcoin reprenait 2,54% à 28.288 dollars.

afp/rp