Cette nuit, Israël a frappé plusieurs sites liés au programme nucléaire iranien, et éliminé cinq personnalités majeures - deux scientifiques et trois des plus hauts cadres militaires du pays -dont le général Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution. L'attaque aérienne aurait été complétée par des opérations ciblées menées par des équipes infiltrées. En réponse, Téhéran a lancé une première vague de 100 drones sur Israël.

Immédiatement les cours du pétrole ont explosé à la hausse. Le baril de Brent a gagné jusqu’à 11%, la plus forte hausse depuis trois ans.

Ce mouvement est un contrepied total sur le marché pétrolier. En effet, les prix sont en forte baisse depuis le début de l’année. D’une part, parce que les investisseurs craignaient un ralentissement de la demande causée par la guerre commerciale lancée par Donald Trump. Et d’autre part, parce que l’OPEP+ avait réouvert les vannes, avec trois annonces successives d’augmentation de la production de 411 000 barils par jour.

Surveiller le détroit d’Ormuz

Mais désormais, l’escalade au Moyen-Orient fait craindre que la production et l’exportation depuis la région ne puisse être perturbées. Même si, à ce stade aucune installation pétrolière n’a été touchée en Iran.

L’Iran produit actuellement 3.3 millions de barils par jour. Surtout, un tiers des pétroliers passe par le détroit d’Ormuz. Si l’escalade se poursuit et que les approvisionnements sont perturbés, les prix pourraient encore s’envoler.

Le même mécanisme vaut aussi pour le gaz. Le Qatar qui produit 20% du GNL au niveau mondial, l’exporte par le détroit d’Ormuz.

Dans les scénarios du pire auxquels réfléchissent les stratégistes, le baril pourrait ainsi toucher des niveaux plus vus depuis 2008 : JPMorgan évoque un prix de 130 dollars, quand ING pense que le record de 150 dollars pourrait être dépassé si les perturbations duraient jusqu’à la fin de l’année.

Les jours à venir permettront de savoir si cette escalade se confirme. L’attaque israélienne intervient alors que des discussions étaient en cours depuis plusieurs semaines entre les États-Unis et l’Iran pour aboutir à un accord sur le nucléaire.. Une rencontre est d’ailleurs toujours prévue ce dimanche à Oman. Les Etats-Unis, par la voix du Secrétaire d’Etat Marco Rubio, ont assuré ne pas être impliqués dans les frappes israéliennes.