Paris (awp/afp) - La montée des prix du pétrole qui suscite des interrogations quant à la persistance de l'inflation, les difficultés d'approvisionnement et un potentiel défaut de paiement des Etats-Unis faisaient reculer les marchés boursiers mercredi.

Au lendemain d'un rebond tonique et technique, les indices européens faisaient ainsi marche arrière: Paris rechutait de 1,82%, Londres de 1,42%, Milan de 1,74% et Francfort de 1,94% alors que l'Allemagne a fait état d'une forte baisse surprise de ses commandes manufacturières en août.

Après un sursaut à l'ouverture des places asiatiques, insufflé par celui des Bourses occidentales la veille, Tokyo a finalement perdu 1,05% et Hong Kong 0,6%. La Bourse de Shanghai est en vacances cette semaine pour cause de fête nationale en Chine.

La tendance négative se profilait aussi à Wall Street, où les contrats à terme sur les principaux indices américains s'enfonçaient profondément dans le rouge.

"Le fait que l'élan se soit essoufflé si rapidement pourrait également s'expliquer par la hausse des rendements obligataires américains, mais il laisse entendre que les actions américaines auront du mal à maintenir leurs gains avant les données salariales de vendredi", indique Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Sur le marché de la dette souveraine, les rendements américains de longue échéance n'ont cessé de se raffermir au cours des dernières séances: le taux à 10 ans grimpait à 1,56%, au plus haut depuis juin.

Les investisseurs s'attendent à ce que la Réserve Fédérale américaine annonce début novembre le lancement de la réduction progressive de son soutien monétaire et à ce qu'une hausse des taux directeurs s'en suive possiblement l'an prochain.

Après plus d'un an de parcours ascensionnel, les marchés boursiers sont entravés ces derniers mois par plusieurs obstacles dont des difficultés dans les chaînes de production et la logistique mondiales ainsi que la flambée des prix de l'énergie provoquée par une forte demande liée à la reprise.

Alors que les institutions monétaires répètent que la poussée des prix sera temporaire, "la grosse question est la durée du temporaire côté inflation", souligne Jean-François Robin, responsable de la recherche dans une note de Natixis CIB.

Plusieurs banquiers centraux devraient prendre la parole mercredi, notamment le président de la Fed d'Atlanta Raphael Bostic.

L'enquête mensuelle ADP sur les créations d'emplois dans le secteur privé pour septembre aux Etats-Unis sera à l'honneur avant le très attendu rapport sur l'emploi vendredi, qui, s'il est suffisamment robuste pourrait inciter la Fed à agir plus vite dans la normalisation de sa politique monétaire.

En attendant, le président américain Joe Biden peine à faire passer au Congrès le relèvement du plafond de la dette et ses grands plans d'investissement sous le poids des divisions politiques.

Tesco relève ses objectifs

Le géant britannique des supermarchés Tesco (+4,29% à 263,85 pence) a annoncé une hausse de 68% de son bénéfice net pour son premier semestre décalé, grâce à des ventes qui restent élevées depuis le début de la crise sanitaire. Il a aussi revu ses ambitions à la hausse, visant un bénéfice opérationnel "entre 2,5 et 2,6 milliards de livres sur l'année".

Bayer marque un point en justice

Seule valeur positive du DAX, l'action Bayer grappillait 0,13% à 43,23 euros: Monsanto, filiale du groupe chimique allemand, a gagné mardi un procès civil aux Etats-Unis contre une mère de famille, qui accusait le Round'up, herbicide commercialisé par le groupe, d'être responsable du cancer de son fils. Le jury de Los Angeles a estimé qu'il n'y avait aucune preuve que le produit soit responsable de cette maladie.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole faisaient du surplace mercredi matin après avoir atteint des pics en répercussion de la décision de l'Opep+ lundi de ne pas ouvrir davantage les vannes de l'or noir.

L'euro reculait de 0,40% face à un billet vert stimulé par la fermeté des rendements américains à long terme, s'affichant à 1,1553 dollar vers 08H00 GMT.

Le bitcoin était stable (+0,06%) à 51'504 dollars après avoir repassé mardi le seuil des 50'000 dollars pour la première fois depuis un mois.

afp/fr