Paris (awp/afp) - Le doute quant à la vigueur et la durée de la reprise économique se prolongeait mardi sur les places boursières, les investisseurs préférant prendre leurs bénéfices plutôt que du risque.

La Bourse de New York se repliait mardi, la faiblesse des ventes au détail aux Etats-Unis en juillet incitant à la retenue : le Dow Jones lâchait 0,77%, le S&P 500 cédait 0,74% et le Nasdaq chutait de 1,01% peu après l'ouverture.

En Europe, vers 14H10 GMT, Milan perdait 0,79%, Paris 0,33% et Francfort 0,17%. Londres prenait de son côté 0,30%.

"Les marchés sont de retour dans le rouge mardi, continuant de prendre une partie de leurs bénéfices de ces dernières semaines", observe Craig Erlam, analyste chez Oanda Europe.

"Les préoccupations face à la propagation du variant Delta demeurent, particulièrement en Chine, où un durcissement des réglementations dans la technologie a affecté à nouveau les actions du secteur dans la nuit" de lundi à mardi, sans toutefois avoir un gros impact sur les marchés européens et américains, estime l'expert.

Selon lui, les Bourses sont plutôt dans "une période de retenue" avant la réunion des banquiers centraux du 26 au 28 août à Jackson Hole, où les investisseurs attendent des précisions sur les plans de la Réserve fédérale américaine.

"Tout tourne autour de la Fed en ce moment et il est peu probable que cela change à moins que la situation sanitaire liée au variant Delta n'empire sérieusement", souligne-t-il.

En attendant Jackson Hole, considéré comme le rendez-vous majeur de l'été boursier, les opérateurs de marché vont devoir se contenter d'écouter en fin de journée le président de la Fed Jerome Powell répondre aux questions d'enseignants et élèves américains.

La Chine a montré au cours des dernières séances un ralentissement de la production industrielle et de la consommation en juillet, suscitant des craintes quant à la trajectoire de la reprise de l'économie mondiale.

En plus des doutes économiques et sanitaires, la situation en Afghanistan, où les talibans ont pris le contrôle après l'effondrement des forces gouvernementales, inquiète les investisseurs.

Les bancaires mal orientées

Les taux d'intérêt des obligations d'Etat à 10 ans se stabilisaient en Europe après avoir baissé et affecté les valeurs du secteur bancaire.

A Paris, Société Générale perdait 2,33% à 26,36 euros, BNP Paribas 2,01% à 52,77 euros et Crédit Agricole 2,07% à 11,93 euros.

A Londres, Lloyds lâchait 1,3% à 45,03 pence. A Francfort, Deutsche Bank cédait 1,56% à 10,63 euros.

Swiss Life encaisse moins de primes

L'assureur suisse Swiss Life (-2,04% à 484,60 francs suisses suisses) a publié des résultats semestriels en hausse supérieurs aux attentes, lui permettant de confirmer ses objectifs pour l'année, malgré un recul dans ses activités de primes en Suisse.

BHP fusionne et décolle

Le géant minier anglo-australien BHP bondissait de 6,16% à 2.421 pence. Il a annoncé la fusion de ses activités dans le pétrole et le gaz avec le groupe australien Woodside, afin de créer un poids lourd mondial du secteur. BHP a en outre enregistré des résultats en forte hausse pour l'exercice décalé achevé fin juin, ce qui lui permet de verser un dividende d'un montant record de 2 dollars par action.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole traversaient leur quatrième séance de baisse consécutive mardi, empêtrés dans une situation économique moins favorable à la demande de brut, notamment en Chine.

Vers 14H00 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'effritait de 0,06% à 69,46 dollars à Londres. A New York, le baril américain de WTI pour septembre perdait 0,33% à 67,07 dollars.

L'euro était quasi stable (-0,08%) à 1,1737 dollar.

Le bitcoin montait de 0,68% à 46.396 dollars.

afp/lk