Paris (awp/afp) - Les places boursières mondiales naviguaient à vue mardi dans un contexte macroéconomique sombre à la veille de l'annonce des chiffres américains sur les dépenses des consommateurs ainsi que des minutes de la Banque centrale américaine (Fed).

Prudentes, les places européennes étaient en légère hausse vers 11H20 GMT. Paris prenait 0,40%, Francfort 0,60%, Londres 0,66% et Milan était près de l'équilibre à 0,04%. A Zurich, le SMI cédait 0,40%.

Wall Street s'annonçait proche de la stabilité après avoir terminé dans le vert la veille, malgré des indicateurs macroéconomiques moins bons qu'attendu, tablant sur une politique de hausse des taux de la Fed moins radicale face à la dégradation de la conjoncture.

Le contrat à terme du Dow Jones baissait de 0,06%, celui de l'indice élargi S&P 500 de 0,10% et celui du Nasdaq, à dominante technologique, de 0,12% vers 11H20 GMT.

"L'absence de direction va être le lot des investisseurs jusqu'à ce que des signes plus clairs de diminution de l'inflation se manifestent", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote, selon qui "ce manque de clarté contraint les marchés à osciller sans cesse".

Pour l'instant, "les investisseurs semblent trouver la confiance nécessaire pour faire durer la reprise des marchés des dernières semaines", observe Craig Erlam, analyste chez Oanda, tout en s'interrogeant sur la capacité des marchés à conserver cette attitude car "même si l'inflation américaine montre de nouveaux signes de recul, des récessions se préparent dans le monde entier et l'inflation ne baisse pas assez vite".

Le contexte européen est sapé par les prix du gaz qui "forment le principal vent contraire que les marchés européens doivent affronter", estime Michael Hewson, analyste à CMC Markets.

Le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, grimpait de 8,58% à 239,00 euros le mégawattheure (MWh) vers 11H20 GMT, son plus haut niveau depuis mars.

Lundi, les foyers allemands ont appris que leur facture annuelle de gaz allait s'alourdir de plusieurs centaines d'euros mais le gouvernement a toutefois promis d'amortir le choc pour les plus modestes.

Au Royaume-Uni, l'inflation fait fondre le pouvoir d'achat des Britanniques, les salaires réels, c'est-à-dire ajustés après les hausses de prix, ayant perdu 3% au deuxième trimestre.

Les investisseurs attendent mercredi les chiffres américains sur les dépenses des consommateurs ainsi que les minutes de la Fed.

Le mineur BHP gravit des sommets ___

Le géant minier australien BHP grimpait de 4,42% à Londres vers 11H15 GMT après l'annonce mardi d'un bénéfice net quasiment triplé pour son exercice 2021-2022, clos le 30 juin, grâce à la demande soutenue en charbon et cuivre.

Delivery Hero bondit ___

Le groupe allemand de livraison de repas Delivery Hero (+7,73%) a confirmé mardi ses prévisions annuelles présentées fin juillet, et estime que ses activités devraient atteindre le seuil de rentabilité de l'Ebitda ajusté au troisième trimestre.

Négociations confirmées pour Darktrace ___

Le géant britannique de la cybersécurité Darktrace bondissait de 23,19% après avoir confirmé être en discussion avec le fonds américain Thoma Bravo pour une possible offre d'achat.

Sonova en berne ___

Le fabricant suisse de prothèses a revu à la baisse ses prévisions de chiffre d'affaires et d'Ebita. Son titre chutait de 14,05% vers 11H15 GMT.

Passage de relais chez Philips ___

Le groupe néerlandais Philips gagnait 4,38% après l'annonce du départ de son directeur général Frans van Houten, qui sera remplacé par Roy Jakobs, déjà membre du comité exécutif.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole se stabilisaient mardi après une forte baisse la veille. Vers 11H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 0,91% à 94,27 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre demeurait sous la barre des 90 dollars, à 89,00 dollars (-0,47%).

L'euro cédait 0,27% face au billet vert à 1,0133 dollar.

Le bitcoin grappillait 0,02% à 24.080 dollars.

afp/rp