Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales marquent le pas lundi devant la remontée des taux d'intérêt aux Etats-Unis, à la recherche d'un nouveau souffle après plusieurs semaines de solides hausses.

Wall Street consolidait après avoir puissamment rebondi depuis le creux du début d'automne: le Dow Jones reculait de 0,92%, le S&P 500 de 1,24% et le Nasdaq de 1,33% vers 16H55 GMT.

En Europe, Paris a calé (-0,67%) tout comme Francfort (-0,56%) et Milan (-0,30%). Londres a tout de même gagné 0,15%, portée par la hausse des valeurs minières de sa cote.

Après un rapport sur l'emploi américain déjà plus solide que prévu vendredi, l'indice ISM des services, publié lundi, "s'est amélioré de manière inattendue en novembre (...) Ce rapport pourrait suggérer que les pressions salariales resteront fortes", avec le risque d'alimenter le rythme de l'inflation ou de limiter sa décrue, note Edward Moya, analyste d'Oanda.

Ces deux indicateurs vigoureux remettent le doute dans la tête des investisseurs sur les prochaines décisions de la Banque centrale américaine, alors que son président Jerome Powell avait amorcé dans les paroles un virage vers des mesures moins strictes au cours des prochaines réunions.

Signe de ces tensions, le taux de la dette américaine à 10 ans, l'échéance qui fait référence, montait nettement pour atteindre 3,57%, contre 3,49% vendredi à la clôture.

Les banques centrales restent la principale préoccupation des investisseurs, qui tentent de jauger l'ampleur de la récession qui menace l'économie, conséquence de la hausse des taux d'intérêt. La Banque centrale américaine tient une réunion les 13 et 14 décembre, avant que la Banque centrale européenne en fasse autant.

Les marchés actions ont rebondi nettement depuis deux mois. "Il est naturel que le marché en passe par une phase de consolidation, certains des opérateurs qui se sont engagés tôt dans ce rebond prenant quelques bénéfices", a aussi estimé Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note.

Le pétrole se retourne

En nette hausse en début de séance alors que l'embargo européen et le plafonnement du prix du brut russe par le G7, l'UE et l'Australie est entré en vigueur, les cours du pétrole baissaient en fin d'après-midi.

Vers 16H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février reculait de 0,60%, à 85,03 dollars et son équivalent américain, le WTI, pour livraison en janvier, cédait 0,99%, à 79,21 dollars.

La Chine s'ouvre un peu

Plusieurs villes chinoises, dont Pékin, Shanghai, Wuhan et Zhengzhou ont assoupli leurs mesures anti-Covid et réduit l'exigence de test PCR pour accéder à des lieux publics, ce qui avait fait bondir les marchés chinois, notamment les valeurs technologiques.

Le courant profitait aussi aux entreprises chinoises cotées à Wall Street, comme Alibaba (+0,83%), JD.com (+0,90%).

Tesla cale sur la Chine

Tesla reculait de 5,07%, fragilisé par l'information selon laquelle le constructeur de véhicules électriques a décidé de réduire la production de son modèle y en Chine, du fait de stocks élevés et d'une demande ralentie sur ce marché.

Après avoir ouvert en hausse, son concurrent chinois XPeng dérapait aussi de 3,50% vers 16H45 GMT. Le groupe a annoncé la semaine dernière s'attendre à une hausse de sa production en décembre.

Nick Read ne répond plus à Vodafone

Vodafone a terminé proche de l'équilibre après avoir annoncé lundi le départ de son directeur général Nick Read dès la fin du mois après quatre ans à la tête du groupe britannique de télécommunications, sans donner de raison mais dans un contexte de contre-performances.

Du côté des devises et du bitcoin

Après avoir touché un plus bas de cinq mois par rapport à l'euro, le dollar reprenait de la vigueur: l'euro reculait de 0,27% sur la séance face au billet vert, à 1,0507 dollar pour un euro vers 16H45 GMT.

Le bitcoin baissait de 0,10% à 17'071 dollars.

afp/buc