Paris (awp/afp) - Les marchés évoluaient dans de faibles amplitudes mardi, gardant leur énergie pour analyser un discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui pourrait se montrer plus strict pour changer les anticipations de taux des marchés.

L'Europe boursière ne dégageait pas de tendance: vers 08H30 GMT, Londres gagnait 0,43% grâce au secteur pétrolier, Milan 0,10%, tandis que Paris perdait 0,12% et Francfort 0,31%, après la publication d'une chute de 3,1% de la production industrielle allemande en décembre sur un mois

La tendance a été la même en Asie, Hong Kong a pris 0,36%, Shanghai 0,29% et Tokyo a fini stable (+0,03%).

La veille les marchés actions s'étaient nettement repliés et les taux obligataires ont bondi, annulant presque tout le chemin parcouru la semaine passée après des annonces de relèvement de taux par les banques centrales.

Les changements d'anticipation des investisseurs concernant une éventuelle pause du processus de hausse des taux des banques centrales est la cause de cette volatilité accrue.

La Bourse de New York a fini en repli lundi, toujours sous le coup des chiffres de l'emploi américain qui font craindre une prolongation des tours de vis monétaire de la Fed.

"Le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, a même déclaré que le solide rapport sur l'emploi pourrait encourager la Fed à relever les taux d'intérêt au-delà de la barre des 5%" soit trois nouvelles hausses de 25 points de base, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Mardi, après la clôture européenne, le discours du président de l'institution américaine Jerome Powell, captera toute l'attention des investisseurs, afin de voir "s'il adopte un ton beaucoup plus ferme" que la semaine passée, commente Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La Banque centrale australienne a relevé mardi ses taux d'intérêt de 25 points de base, à leur niveau le plus élevé en dix ans.

Les tensions géopolitiques entre la Chine et les Etats-Unis, qui ont abattu un ballon chinois qui survolait depuis plusieurs jours leur territoire, rendent de plus les investisseurs un peu plus nerveux.

"Le risque d'escalade peut inclure une hausse des tarifs douaniers, peu après l'annonce d'un allègement des droits de douane sur les produits chinois, et cela pourrait conduire à une résurgence potentielle de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine", prévient Ipek Ozkardeskaya.

Adani paye cash

Le titre d'Adani Enterprises bondissait de 13,34% à Bombay, après une envolée de 20% plus tôt, après la décision prise lundi par le conglomérat du magnat indien Gautam Adani de rembourser une facilité de crédit de 1,1 milliard de dollars arrivant à échéance en septembre 2024, dans le but de rassurer les investisseurs.

L'action du groupe a chuté de 50% depuis le début de l'année, des pertes phénoménales enregistrées après des accusations de fraudes portées par une société d'investissements américaine.

BP face à la guerre

Le géant des hydrocarbures britannique BP a rapporté une perte nette de 2,5 milliards de dollar en 2022, pénalisé par une importante charge reflétant la sortie de Rosneft après l'invasion russe de l'Ukraine.

Cependant son bénéfice hors éléments exceptionnels, indicateur le plus suivi par les marchés, a plus que doublé sur un an à 27,7 milliards, dopé comme les autres majors pétrolières par les cours élevés des hydrocarbures. Le titre grimpait de 3,70% et entraînait le secteur.

Hausse réelle pour Baidu

Le géant chinois de l'internet Baidu a bondi de 15,33% après l'annonce du lancement en phase de test de son propre robot conversationnel basé sur l'intelligence artificielle, après celui de ChatGPT, le logiciel américain qui déchaîne les passions.

Du côté des devises et du pétrole

Les données allemandes de la production industrielle affaiblissaient l'euro. Il perdait 0,16% face au billet vert à 1,0709 dollar pour un euro vers 08H25 GMT.

Les prix du pétrole montaient après des informations positives sur les perspectives en terme de demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 2,22% à 82,76 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, gagnait 2,16% à 75,71 dollars.

Le bitcoin était stable à 22'885 dollars.

afp/buc