Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculaient mercredi, inquiètes pour la croissance après les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis et au sujet de l'inflation, avant la publication d'un compte-rendu des discussions de la Banque centrale américaine (Fed).

Un temps dans le vert, les places européennes régressaient. Paris perdait 0,74% vers 14H00 GMT, Londres 0,32%, Francfort 1,54% et Milan 0,61%. A Zurich, le SMI cédait marginalement 0,01%.

Les indices de Wall Street débutaient la séance dans le rouge. Vers 14H00 GMT, le Dow Jones perdait 0,51%, le S&P 500 0,67% et le Nasdaq 0,96%.

La Bourse de New York, qui avait retrouvé mardi sa confiance dans la consommation américaine grâce à des résultats meilleurs qu'attendu dans le secteur de la grande distribution, était secouée mercredi après les annonces des ventes au détail aux Etats-Unis.

Ces dernières sont restées stables à 682,8 milliards de dollars en juillet, alors que les analystes s'attendaient à une petite hausse.

Sur le continent européen, la croissance économique dans la zone euro au deuxième trimestre a été révisée en légère baisse, à 0,6% par rapport au trimestre précédent, tandis que l'emploi s'essoufflait sur la même période (+0,3%).

Les marchés gardaient aussi les yeux rivés sur l'inflation, à quelques heures de la publication des "minutes" de la dernière réunion de la Fed fin juillet.

Son président Jerome Powell avait en effet "évoqué l'idée qu'elle pourrait être tentée de pivoter" et de se concentrer sur le retour de la croissance plutôt que sur la lutte contre la hausse des prix, après l'annonce d'une forte hausse de 75 points de base, rappelle Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La théorie selon laquelle la banque centrale pourrait entamer un tournant plus accommodant de sa politique monétaire a longtemps prévalu parmi les investisseurs.

Pourtant, "les commentaires (de la part des membres de la Fed) ont été tout autres. Plutôt que d'évoquer la perspective d'une baisse de l'inflation permettant un resserrement plus lent", le message est resté tourné vers une politique monétaire plus stricte, souligne Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Au Royaume-Uni, la hausse des prix en juillet a atteint 10,1% sur un an, au-delà des attentes des économistes, ce qui a alimenté les craintes des marchés.

Vers 14H00 GMT, le rendement de la dette britannique à deux ans grimpait à 2,41%, contre 2,15% à la fermeture la veille, les investisseurs anticipant un possible tour de vis de la part de la Banque d'Angleterre.

Les taux américains remontaient pour le deuxième jour consécutif: le rendement à 10 ans s'établissait à 2,89%, proche de son plus haut en une semaine.

Vertiges à Londres ___

Le groupe d'habillement en ligne à bas prix Asos a annoncé la démission de son directeur financier et directeur d'exploitation: son action chutait de 10,06% vers 14H00 GMT. La chaîne de salles de cinéma britannique Cineworld plongeait de plus de 50%, plombée par une fréquentation décevante de ses salles et la perspective d'une augmentation de capital qui diluerait fortement la valeur des actions.

Cancer du sein: Sanofi abandonne l'amcenestrant ___

Le laboratoire français baissait (-3,78%) après avoir mis un terme au programme mondial de développement clinique de l'amcenestrant, un traitement conçu pour combattre le cancer du sein, en raison de résultats des essais de phase III, une des dernières étapes de recherche, jugés peu concluants.

Du côté du pétrole, du gaz et des devises ___

Le prix du gaz naturel européen sur le marché de référence, le TTF néerlandais, montait un peu (+0,64% à 227 euros le mégawattheure) vers 14H00 GMT.

Les prix du pétrole se stabilisaient après plusieurs séances de baisse: le baril WTI américain à échéance septembre valait 86,73 dollars (-0,21%) et le Brent de mer du Nord pour livraison octobre 92,17 euros (-0,17%).

L'euro s'effritait de 0,05% face au billet vert, à 1,0167 dollar.

Le bitcoin se repliait de 2,49% à 23.389 dollars.

afp/rp