Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux patientent avant les annonces de la Banque centrale américaine sur ses taux et espèrent l'annonce d'une pause pour quelques mois de son resserrement monétaire face au risque de ralentissement économique, qui a fait chuter le pétrole.

Wall Street a ouvert en hausse modeste. Vers 13H50 GMT, le Dow Jones grappillait 0,11%. L'indice Nasdaq à forte coloration technologique montait de 0,40% et l'indice élargi S&P 500 de 0,29%.

Les indices européens rebondissent techniquement au lendemain d'une séance nettement dans le rouge. Paris montait de 0,33%, Francfort de 0,71%, Londres de 0,37% et Milan de 1,04%. A Zurich, le SMI gagnait 0,57%.

Les craintes de récession mondiale et les inquiétudes sur le secteur bancaire américain ont pesé sur les indices mardi et font encore chuter les prix du pétrole mercredi, le WTI glissant sous la barre des 70 dollars, une première depuis fin mars.

Vers 13H40 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, abandonnait 3,38%, à 69,21 dollars.

Son équivalent européen, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, perdait 3,41%, à 72,74 dollars.

Les investisseurs s'attendent à une nouvelle hausse modérée du taux directeur principal de la Banque centrale américaine, d'un quart de point de pourcentage, comme en mars, tout en espérant entendre des messages plus accommodants pour les prochains mois.

La Fed annoncera sa décision dans un communiqué de presse à 18H00 GMT, suivi d'une conférence de presse du président de l'institution, Jerome Powell, une demi-heure plus tard.

Selon Craig Erlam, ce mercredi pourrait "marquer la fin du cycle de resserrement monétaire de la banque centrale américaine", même si cette dernière ne l'a jamais affirmé. "Nous avons atteint un stade où toute nouvelle hausse des taux pourrait avoir des conséquences non désirées et fortuites", explique l'analyste d'Oanda.

Plusieurs responsables politiques américains dont les sénateurs Bernie Sanders et Elizabeth Warren ont appelé, dans une lettre, le patron de la Fed à interrompre ses hausses de taux, estimant que le cumul des hausses opérées depuis plus d'un an rendait l'économie américaine "plus vulnérable à une surréaction de la Fed", a indiqué l'agence d'informations financières Bloomberg.

Concernant le marché de l'emploi américain, que la Fed aimerait voir moins tendu, les créations d'emplois dans le secteur privé ont fortement rebondi en avril, déjouant les pronostics des analystes.

Jeudi, la Banque centrale européenne devrait également relever ses taux, pour la septième fois consécutive.

Elle "se retrouve face à une situation compliquée. L'inflation toujours trop forte ne baisse que trop lentement et nécessiterait une poursuite d'une politique monétaire restrictive. Mais d'un autre côté, l'économie européenne donne des signes de ralentissement qui doivent être surveillés", souligne Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest.

Le marché obligataire adoptait lui aussi une attitude attentiste. Les rendements des emprunts américains et européens étaient plutôt stables vers 13H45 GMT.

Eli Lilly requinque la pharma ___

Le groupe pharmaceutique Eli Lilly grimpait de 4,10% à New York après avoir augmenté ses projections annuelles malgré des ventes en baisse, misant en particulier sur des effets de change favorable avec l'affaiblissement du dollar.

Dans son sillage, Merck KGaA prenait 3,17% à Francfort et Sartorius 4,34%. A Paris Sanofi montait de 0,41% et GSK de 1,31% à Londres.

Du côté des devises et du bitcoin ___

Le dollar reculait face à la plupart des devises vers 13H45 GMT. Il perdait 0,31% face à l'euro à 1,1033 dollar pour un euro. Il lâchait 0,86% face au yen, à 135,38 yens pour un dollar.

Le bitcoin reculait de 1,30% à 28.320 dollars.

ats/rp