Paris (awp/afp) - La prudence domine les Bourses mondiales mardi après des chiffres du commerce extérieur chinois décevants, des signes de ralentissement dans l'immobilier et des craintes concernant la dette américaine.

Wall Street a ouvert en baisse en attendant des négociations à la Maison Blanche sur le plafond de la dette des Etats-Unis et à la veille de la publication des chiffres de l'inflation américaine d'avril.

Vers 15H55, le Nasdaq perdait 0,36%, le S&P 500 cédait 0,29% tandis que le Dow Jones était quasi stable à +0,03%.

L'Europe peinait également: Paris reculait de 0,80%, davantage pénalisée par les liens de ses entreprises avec la Chine, Francfort perdait 0,23%, Londres 0,21% et Milan 0,35%.

En Asie, les Bourses de Shanghaï et Hong Kong ont chuté après la publication d'un tassement des exportations chinoises en avril, tandis que les importations ont poursuivi leur repli, pénalisées par une reprise fragile de la deuxième économie mondiale et une demande mondiale atone, selon des chiffres officiels publiés mardi.

Les tensions géopolitiques pèsent de plus sur le moral des investisseurs après l'expulsion par la Chine de la consule du Canada à Shanghai, en représailles à celle d'un diplomate chinois accusé d'avoir cherché à intimider un député canadien.

"La persistance d'un risque sur le système bancaire, en particulier aux Etats-Unis, ou encore les tractations au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette américaine, contribuent à brouiller l'environnement des marchés financiers", selon Gilles Guibout, directeur de la stratégie sur les actions européennes d'Axa IM.

Le président américain Joe Biden doit recevoir mardi des ténors de l'opposition républicaine, sans grand espoir toutefois de dénouer un conflit sur la dette publique, qui pourrait, dans le pire des cas, acculer les Etats-Unis à la faillite.

Sur le front bancaire, "le déclin de la demande de crédit du secteur privé dans la zone euro est un signal inquiétant" pour Gilles Moëc, chef économiste d'Axa IM, qui estime qu'il "sera dificile pour la zone euro d'éviter" une récession.

Sur le marché obligataire, les taux des Etats étaient stables en Europe comme aux Etats-Unis.

L'effet de la hausse des taux d'intérêt, depuis un an et demi, commence à être ressenti dans le secteur immobilier dont l'activité ralentit sous l'effet du durcissement des conditions de crédit.

L'immobilier fissuré

Le groupe immobilier suédois SBB a annoncé lundi reporter le versement de dividendes et annuler une opération d'émission d'actions afin de "renforcer la liquidité de l'entreprise". Son action chutait de 18,25% à Stockholm.

"SBB nous rappelle que nous avons quelques sociétés immobilières très endettées" qui devraient se pencher sur leur bilan, a souligné auprès de l'AFP Esbjörn Lundevall, stratégiste actions de la banque suédoise SEB.

A Londres, l'agence immobilière en ligne britannique Purplebricks, en difficultés, s'écroulait de plus de 60%, après avoir annoncé qu'un processus de vente actuellement en cours pourrait se traduire par des pertes importantes pour les actionnaires.

Dans leur sillage, Fastighets dégringolait de 8,21% à Stockholm. A Paris, Covivio perdait 4%, Icade 3,29% et URW 3,21%.

Boeing recherché

La compagnie aéronautique irlandaise Ryanair (+2,15% à Dublin) a annoncé avoir commandé 300 nouveaux Boeing 737-MAX-10, dont 150 fermes et 150 en option, pour un prix catalogue "évalué à plus de 40 milliards de dollars".

L'action Boeing grimpait de 3,30% à New York.

Du côté des matières premières et des devises

Les prix du pétrole sont en baisse mardi, reprenant leur souffle après plusieurs séances de forte hausse des cours, des données venant de Chine refroidissant le marché quant à la reprise économique du pays.

Le baril de WTI américain cédait 0,79%, à 72,58 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,99%, à 76,28 dollars, vers 13H55 GMT.

L'euro baissait de 0,44% face au dollar, à 1,0956 dollar.

Le bitcoin gagnait 0,27%, à 27'340 dollars.

afp/rq