Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales peinaient à se remettre mercredi du choc causé la veille par les chiffres de l'inflation aux États-Unis, plus hauts qu'attendu et qui ouvrent la voie à une forte hausse de taux de la banque centrale américaine lors de sa prochaine réunion.

La claque avait été particulièrement violente pour les marchés américains, avec une chute de près de 4% pour le Dow Jones mardi et de plus de 5% pour le Nasdaq. Mercredi, les indices américains évoluaient en légère hausse: le Dow Jones prenait 0,42%, le S&P 500 0,56% et le Nasdaq 0,88% vers 15H50 GMT.

Les places européennes, qui avaient moins baissé mardi, ont terminé globalement dans le rouge. Paris a perdu 0,37%, Francfort 1,22% et Londres 1,47% même si Milan a pris 0,49%. A Zurich, le SMI a cédé 1,26%.

Le ralentissement moins important que prévu de l'inflation en août sur un an aux États-Unis et surtout le rebond plus fort qu'attendu de l'inflation hors alimentation et énergie avaient effacé brutalement mardi plusieurs séances positives sur les marchés d'actions.

La tendance a été confirmée par la publication des prix à la production mercredi. Ils ont certes diminué de 0,1% sur un mois en août, comme attendu, mais l'indice hors alimentation et énergie a progressé de 0,4%, soit plus que prévu (0,3%).

"Les opérateurs sont encore en état de choc et essayent de comprendre jusqu'où va aller la Réserve centrale américaine (Fed) et à quel niveau vont descendre l'économie et les résultats d'entreprises sous l'effet d'une politique monétaire restrictive", estime Patrick O'Hare, de Briefing.com, dans une note.

Alors que les investisseurs espéraient une pause prochaine pour le durcissement monétaire, certains prévoient désormais que Fed va relever ses taux directeurs d'un point de pourcentage lors de sa prochaine réunion, les 20 et 21 septembre.

Starbucks bien servi ___

Starbucks était recherché (+5,53%) après le relèvement, mardi de ses prévisions de croissance sur la période 2023-2025. La chaîne de cafés table désormais sur une fourchette de 7 à 9% de hausse annuelle de son chiffre d'affaires à périmètre comparable, contre 4 à 5% jusqu'ici.

Uniper vers une nationalisation ___

Le gouvernement allemand envisage la nationalisation de son géant gazier Uniper, terrassé par les baisses de livraison de gaz russe, dont il détient déjà 30% depuis juillet, a indiqué l'entreprise. Le titre a encore coulé de 18,26%. Il s'est effondré de 90% depuis le 1er janvier.

Du côté des devises et de l'énergie ___

Le dollar se repliait un peu après son bond de mardi, dans la foulée des chiffres de l'inflation. L'euro reprenait 0,32% et était à parité avec le dollar vers 15H45 GMT et la livre 0,72% à 1,5575 dollar après les chiffres de l'inflation britannique, en repli mais toujours très élevés (9,9% en août sur un an).

Après sa chute de plus de 8% mardi, le bitcoin peinait à reprendre ses esprits, à 20.240 euros.

Les cours du pétrole montaient après la publication d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) tablant sur une croissance de la demande en 2022 moins forte que prévu mais toujours robuste, et qui renouerait avec son niveau pré-Covid en 2023.

Vers 15H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 1,92%, à 94,96 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en octobre gagnait 1,64%, à 88,71 dollars.

Le cours du gaz naturel montait de près de 15% à 227 euros le mégawattheure sur le marché de référence en Europe, le TTF néerlandais, vers 15H35 GMT.

La présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen a promis mercredi que l'Union européenne va engager "une réforme complète et en profondeur" de son marché de l'électricité et souhaite que le plafonnement des revenus des producteurs d'électricité à base d'énergies renouvelables et de nucléaire puisse lever "plus de 140 milliards d'euros".

afp/rp