Paris (awp/afp) - L'appétit pour le risque persistait jeudi sur les marchés mondiaux après la publication des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, conformes aux attentes des économistes, ce qui permettait aux Bourses européennes d'atteindre de nouveaux plus hauts depuis onze mois.

Sur le Vieux Continent, Paris (+0,54% vers 04H45 GMT) a retrouvé brièvement les 7.000 points pour la première fois en séance depuis le 17 février 2022. En Allemagne, l'indice Dax (+0,28%) a dépassé les 15.000 points pour la première fois depuis le 21 février. Londres, sur ses plus hauts depuis trois ans, progressait de 0,51% et Milan gagnait également 0,36%. A Zurich, le SMI gagnait 0,37%.

A Wall Street, les indices étaient bien plus mitigés, comme depuis le début d'année : après une séance en nette progression mercredi puis une ouverture en hausse, le Dow Jones reculait de 0,22%, le S&P 500 de 0,34% et le Nasdaq de 0,40%.

Statistique clé de la semaine, l'indice des prix à la consommation (CPI) a ralenti en décembre aux Etats-Unis, à 6,5% sur un an, comme prévu par les économistes, atteignant ainsi son plus bas niveau pour 2022, selon l'indice CPI, qui fait référence, publié jeudi par le ministère américain du Travail.

En novembre, elle avait été de 7,1% sur un an. "La désinflation se poursuit au rythme attendu" souligne Axel Botte, de Ostrum AM.

Les investisseurs espèrent que cette baisse va encourager la Banque centrale américaine à ralentir le rythme des hausses des taux d'intérêt. Ils penchent désormais pour un relèvement de 25 points de base des taux de la Fed le mois prochain, un mouvement moins fort que tous ceux du semestre précédent.

En conséquence sur le marché des changes, le dollar continuait de s'affaiblir face aux autres monnaies. Vers 14H30 GMT, il repassait le cap des 1,08 dollar pour un euro (1,0817, -0,55%) pour la première fois depuis avril, et s'est aussi échangé également à son plus bas depuis juin par rapport au yen.

Le bitcoin bondissait de 3,03% à 18.093 dollars, après être monté à 18.356 dollars, un sommet depuis un mois.

Sur le marché obligataire, les rendements déclinaient fortement, l'emprunt à 10 ans américain s'établissant à 3,49%, contre 3,54% mercredi à la clôture.

Logitech et Ubisoft buggent ___

Le groupe suisse Logitech, spécialisé dans les accessoires informatiques, a revu ses prévisions annuelles face à une baisse de la demande des entreprises et à des incertitudes concernant ses approvisionnements en Chine. L'action chutait de plus de 16% vers 11H50 GMT à Zurich.

En France l'action de l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft chutait tout aussi lourdement (-13,07%) après l'abaissement de ses prévisions financières pour l'ensemble de l'exercice 2022-2023, en raison du contexte de "détérioration des conditions macroéconomiques".

Clariant sous le coup d'une enquête ___

La Bourse suisse a ouvert une enquête à l'encontre du groupe de chimie Clariant (+0,16% à Zurich) concernant une possible violation des règles de publication d'informations "susceptibles d'avoir une influence sur les cours", annonce-t-elle jeudi.

"L'examen préliminaire a mis à jour suffisamment d'éléments concrets indiquant une possible violation des textes réglementaires", indique SIX Exchange Regulation (SER), l'organe interne de régulation de la Bourse suisse, dans un communiqué.

Du côté de l'énergie ___

Les prix du pétrole restaient en hausse jeudi, toujours tirés vers le haut par les perspectives de reprise de la demande chinoise après la réouverture du pays, et malgré la forte accumulation de brut aux Etats-Unis la semaine passée.

Vers 14H30, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars prenait 1,76% à 84,13 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, gagnait 1,71% à 78,74 dollars.

Le prix du gaz naturel européen s'établissait à 67 euros, en hausse de 2,53% sur la séance.

afp/rp