Paris (awp/afp) - Les marchés européens reculaient vendredi peu après l'ouverture, soumis à la pression des rendements obligataires et à la chute la veille de Wall Street, rendus de nouveau inquiets par les restrictions de déplacements liées au Covid-19.

A Francfort l'indice DAX perdait 0,37% vers 10H00, Paris lâchait 0,68%, Londres 0,63% et Milan 0,49%.

La veille à Wall Street, la forte remontée des rendements obligataires américains a fait chuter l'indice Nasdaq (-3,02%) et reculer les indices Dow Jones et S&P 500.

"Les taux longs américains donnent la tendance", souligne vendredi matin Christian Parisot, analyste pour Aurel BGC, la baisse des rendements européens vendredi matin ne suffisant pas à calmer l'anxiété ambiante.

A la hausse des rendements s'est ajoutée la dégringolade des cours du pétrole de 7% jeudi soir dans un marché peu rassuré par les perspectives de demande, en pleine période de restrictions à travers le Vieux continent en raison du Covid-19.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai reprenait un peu de terrain vendredi matin (+0,93%) à 63,87 dollars, et à New York, le baril américain de WTI pour avril avançait de 0,42% à 60,31 dollars.

La France est le dernier pays à avoir été touché par les restrictions, un tiers des habitants devant être reconfinés vendredi à minuit pour au moins un mois. Le gouvernement a toutefois maintenu sa prévision d'une croissance de 6% cette année.

L'Asie faisait aussi la soupe à la grimace à la clôture vendredi. L'indice japonais Nikkei a perdu 1,41% lors d'une séance marquée par la décision de la Banque du Japon (BoJ) de modifier à la marge les conditions de ses rachats d'actifs géants pour se donner une plus grande flexibilité.

La Bourse de Hong Kong a lâché 1,41% et Shanghai 1,69%.

Côté géopolitique, le plus haut responsable du Parti communiste pour la diplomatie chinoise a menacé les Etats-Unis de "mesures fermes" contre ses "ingérences", lors d'une réunion jeudi en Alaska. Washington a de son côté accusé Pékin d'avoir fait preuve de "démagogie".

"La fin de la pandémie n'encouragera pas forcément les investisseurs à ouvrir le champagne", ironise Ipek Ozkardeskaya, analyste senior pour Swissquote Bank.

Quelques bonnes nouvelles donnaient toutefois un peu d'espoir sur le marché.

L'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et la France notamment ont annoncé jeudi soir la reprise de la vaccination avec le vaccin AstraZeneca, qui avait été suspendu à titre préventif jusqu'à ce que l'Agence européenne des médicaments (EMA) le juge "sûr et efficace" jeudi.

De plus, le président américain a annoncé jeudi que l'objectif de 100 millions de vaccinations contre le Covid-19 serait atteint vendredi, en avance.

Le confinement français pèse

Les entreprises liées à la reprise de l'activité économique en France faisaient partie des plus fortes chutes de l'indice CAC 40, sous l'effet des nouvelles restrictions: Renault lâchait 1,95% à 39,30 euros, Stellantis 2,14% à 15,07 euros, Airbus 1,93% à 99,15 euros et Société Générale 2,17% à 22,32 euros.

Adidas pâtit de Nike

L'enseigne allemande (-1,39% à 283,00 euros) pâtissait des résultats mitigés affichés par son concurrent Nike au terme du 3e trimestre s'achevant fin février.

Le gouvernement se déleste de NatWest

La banque NatWest montait (+1,65% à 193,65 pence). Le gouvernement britannique a réduit sa participation en vendant pour 1,1 milliard de livres d'actions, qui sont rachetées par la banque et en grande partie annulées.

Wetherspoon subit une perte

La chaîne de pubs (-1,44% à 1.301,00 pence) a subi une perte lors du semestre achevé fin janvier en raison des restrictions sanitaires. Elle prévoit de rouvrir ses établissements qui possèdent un espace extérieur le 12 avril comme prévu par le gouvernement.

Prises de bénéfices en Allemagne

Des prises de bénéfices s'observaient sur des valeurs qui ont fortement progressé cette semaine. Dans l'aérien, MTU Aero Engines reculait (-2,32% à 206,30 euros) tout comme dans l'automobile BMW (-1,94% à 84,45 euros), Daimler (-1,40% à 73,29 euros) et Volkswagen (-0,43% à 222,10 euros après une hausse de près de 17% depuis lundi).

L'euro et le bitcoin montent

L'euro montait de 0,13% à 1,1929 dollar pendant que la livre prenait 0,09% face au billet vert, à 1,3945 dollar.

Le bitcoin montait de 1,11% à 58.141 dollars.

afp/jh