Paris (awp/afp) - Les marchés restaient focalisés sur l'inflation mercredi, tout en digérant le début de la publication des résultats trimestriels de grandes entreprises, l'Europe jouant davantage la prudence que l'Asie.

En Asie, Hong Kong et Shanghai s'inscrivaient dans le rouge alors qu'à la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei 225 a fini en hausse de 1,93% après un début de semaine dans le rouge.

En Europe, Francfort (-0,59%) et Milan (-0,46%) évoluaient en baisse tandis que Paris (+0,16%) et Londres (+0,09%) tentaient un rebond vers 08H00 GMT.

L'inflation a atteint en mars son plus haut niveau depuis décembre 1981 aux Etats-Unis à 8,5% sur un an, les prix de l'énergie ayant contribué massivement à la flambée inflationniste.

Même si la banque centrale américaine est résolue à relever promptement ses taux directeurs pour combattre l'inflation dans les mois qui viennent, les investisseurs savent que les effets ne seront pas immédiats.

L'inflation n'épargne aucun pays. En Espagne, le niveau record de 9,8% sur un an en mars, un plus haut depuis 37 ans, a été confirmé mercredi. Au Royaume-Uni, elle a encore accéléré en mars, à 7% sur un an et reste à des niveaux records en 30 ans.

De quoi ajouter davantage de pression sur la Banque d'Angleterre pour qu'elle accélère son resserrement monétaire après avoir déjà relevé par trois fois ses taux d'intérêt en quelques mois.

"L'inflation continue de donner des sueurs froides dans les salles de marché", observe Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank.

Les investisseurs tentent d'évaluer quand le pic d'inflation sera enfin atteint.

Ils surveilleront les prix à la production aux États-Unis et un discours de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, sur l'économie mondiale après l'invasion russe en Ukraine.

Outre l'inflation, et le resserrement en cours des conditions monétaires, les reconfinements locaux en Chine, qui grippent les chaînes d'approvisionnement, continuent d'inquiéter les marchés.

Les importations de la Chine ont connu en mars un repli de 0,1% sur un an mais les ventes chinoises à l'étranger ont progressé en mars de 14,7% sur un an, bien plus que les prévisions d'analystes (12,8%).

"Les données montrent que la demande internationale de produits chinois reste plus robuste que jamais et les fermetures massives de la politique Zéro Covid entraîneront une pression accrue sur les prix dans le monde entier", met en garde Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

Le pétrole se maintient au-dessus de 100 dollars

Les prix du pétrole se repliaient mercredi matin tout en se maintenant depuis la veille au-dessus des 100 dollars le baril.

"Le pétrole semble être le premier gagnant du conflit russo-ukrainien qui dure", note Stephen Innes chez SPI Asset Management.

Le Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, s'effritait de 0,32% à 104,31 dollars le baril, et le WTI américain cédait 0,43% à 100,19 dollars vers 07H45 GMT.

Le yen à un plus bas depuis 20 ans

Le yen est tombé mercredi à son plus bas niveau depuis 20 ans face au dollar, lesté par l'écart grandissant entre la politique monétaire japonaise ultra-accommodante et le resserrement de celle de la Fed face à l'inflation américaine.

Un dollar s'échangeait pour 126,07 yens vers 07H40 GMT, ayant allègrement franchi quelques minutes plus tôt la barre des 125,86 yens, une première depuis 2002.

L'euro se stabilisait face au billet vert à 1,0836 dollar pour un euro.

Le bitcoin remontait de 1,50% à 40'127 dollars. Le marasme des marchés l'avait fait plonger en séance lundi à un plus bas depuis un mois, à 39.235 dollars.

LVMH poursuit sur sa lancée

Le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé avoir réalisé 18 milliards d'euros de ventes au premier trimestre soit un bond de 29% par rapport à la même période l'année précédente. L'action prenait 1,68% à 641,50 euros à Paris vers 08H45 GMT.

Le bénéfice annuel de Tesco divisé par quatre

Le géant britannique des supermarchés Tesco a annoncé avoir divisé le bénéfice annuel de son exercice décalé 2021-2022 par quatre, à 1,5 milliard de livres, à cause d'un effet de comparaison défavorable après des cessions d'actifs un an plus tôt, mais voit ses ventes progresser. L'action chutait de 5,03% dans les premiers échanges à Londres.

afp/jh