Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux sont ternes mardi et les investisseurs évitent les prises de risque tant qu'aucun accord n'est trouvé sur le relèvement du plafond de la dette américaine.

La Bourse de New York a ouvert en baisse mardi, incommodée par le manque d'avancée claire dans le dossier de la dette des États-Unis. Le Dow Jones reculait de 0,15%, le S&P 500 de 0,25% et le Nasdaq de 0,26% vers 13H50 GMT.

L'Europe boursière était en grande majorité rouge, notamment la Bourse de Paris (-1,12%), plombée par les valeurs du luxe. Ailleurs, Milan cédait 0,46%, Francfort 0,31% et Londres était stable (+0,01%). A Zurich, le SMI cédait 0,43%.

"Le sentiment baissier prévaut sur les actions avec les rendements du Trésor qui s'envolent, alors que l'appétit pour le risque continue de chuter en raison de l'absence d'un accord sur le plafond de la dette américaine, malgré une autre journée complète de discussions hier", commente Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la dette américaine à deux ans valait 4,38% vers 13H50 GMT, contre 4,32% à la clôture de la veille.

Joe Biden et le chef de l'opposition Kevin McCarthy ont voulu croire lundi à une sortie de crise à l'issue d'une réunion entre eux, mais leurs désaccords ne sont pas encore surmontés.

Toutefois, "la solidité des actions malgré la remontée des taux sur le marché obligataire" et le fait que l'or ne profite pas de son statut de valeur refuge dans les crises "indiquent que les investisseurs regardent la saga du plafond de la dette américaine comme un film américain, sachant qu'il y aura une fin heureuse", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Du côté des données macroéconomiques, la croissance économique du secteur privé dans la zone euro a ralenti en mai, atteignant son niveau le plus bas depuis trois mois, plombée par la baisse de la production industrielle, selon l'indice PMI Flash publié mardi par S&P Global.

"Le rapport montre à nouveau une grande disparité entre les secteurs des services et de l'industrie manufacturière", souligne Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN AMRO Ivestment Solutions, notamment sur les salaires, qui continuent de progresser nettement dans les services.

"En raison de ces signaux contradictoires, les perspectives d'inflation dans la zone euro restent floues et un nouveau resserrement monétaire est attendu de la part de la" Banque centrale européenne, ajoute-t-il.

Le luxe patine ___

Les entreprises du luxe, qui ont fortement progressé en Bourse cette année, se replient nettement en Europe. Hermès perdait 5,86%, LVMH 4,48%, Kering 2,68%, Moncler 4,67% et Burberry 2,83%.

Les dernières statistiques en provenance de Chine, où la reprise économique semble moins vigoureuse qu'attendu, ont pu ternir l'enthousiasme des investisseurs.

Julius Baer déçoit ___

La banque suisse Julius Baer chutait de 8,40% à Zurich, après des entrées de capitaux moindre qu'espérées durant les quatre premiers mois de l'année. Mais elle se montre optimiste sur les recrutements de conseillers patrimoniaux, avec les turbulences chez sa rivale Credit Suisse.

Du côté du pétrole et des devises ___

Le pétrole monte vers 13H45 GMT: le baril de Brent de Mer du Nord pour livraison en juillet gagne 1,05% à 76,79 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, progressait de 1,03% à 72,79 dollars.

L'euro cède un peu de terrain face au dollar (-0,37%), à 1,0773 dollar. L'or se replie de 0,15% à 1.968,82 dollars l'once d'or.

La livre reculait mardi à son plus bas niveau depuis un mois face au dollar, alors que les services britanniques se sont un peu moins bien portés que prévu en mai. Elle valait 1,2401 dollar, en baisse de 0,29%

Le bitcoin monte de 1,27% à 27.240 dollars.

afp/rp