Paris (awp/afp) - Les inquiétudes liées à l'inflation revenaient mercredi sur le devant de la scène pour les marchés boursiers mondiaux, en ordre dispersé après la publication de hausses de prix plus élevées que prévu en Chine.

En Europe, alors que Paris (-0,21%), plombée par les valeurs du luxe, et Francfort (-0,19%) perdaient du terrain, Londres progressait de 0,34% et Milan de 0,49%, vers 09H15 GMT. En Suisse, l'indice vedette SMI montait de 0,30%, après avoir évolué autour de l'équilibre en début de séance.

En Asie, Tokyo a cédé 0,61% et Shanghai 0,41%, tandis que Hong Kong a pris 0,74%.

"L'Asie est en alerte inflation, inquiète concernant les coûts futurs des intrants des biens produits en Chine continentale", constate Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Mardi, les indices de Wall Street ont fini en repli après une série de records.

Les prix à la production en Chine ont progressé de 13,7% en octobre, à un niveau inédit en 26 ans et à un rythme plus élevé que prévu, sur fond de flambée des matières premières et de pénuries d'électricité.

De son côté, l'indice des prix à la consommation s'est inscrit en hausse de 1,5% en octobre sur un an, après quatre mois de ralentissement. Là aussi, le chiffre est plus élevé qu'attendu par les analystes interrogés par l'agence Bloomberg.

Ces chiffres viennent s'ajouter à ceux publiés mardi aux Etats-Unis, montrant une forte hausse sur un an (+8,6%) des prix à la production (PPI), mais conforme aux attentes.

Ce mercredi, les prix à la consommation aux Etats-Unis (CPI) seront encore plus scrutés par les opérateurs de marché.

En Allemagne, l'inflation s'est établie à 4,5% en octobre, selon les données définitives, au plus haut depuis 1993, en raison notamment d'une vive tension sur les prix de l'énergie et d'un effet de TVA.

Les investisseurs continuent par ailleurs de suivre l'évolution de la saga du géant chinois de l'immobilier ultra endetté Evergrande, qui fait face à une échéance ce mercredi pour payer les intérêts de trois obligations d'une valeur totale de 148 millions de dollars.

La société a précédemment honoré ses obligations sur deux obligations et a réussi à lever environ 144 millions de dollars la semaine dernière, en réduisant sa participation dans une société internet.

"La crainte de défauts de paiement et d'effondrements dans le secteur immobilier chinois, ainsi que d'une éventuelle contagion financière continuent d'influencer le moral des investisseurs asiatiques", estime M. Halley.

Le luxe mal orienté

Les valeurs du luxe perdaient du terrain mercredi, à l'instar de Kering (-1,76% à 670,20 euros), Hermès (-1,49% à 1.419 euros) et LVMH (-1,64% à 695,70 euros) à Paris.

A Londres, Burberry lâchait 2,04% à 1.947 pence.

A Milan, Salvatore Ferragamo chutait de 6,01% à 18,78 euros, malgré une reprise de son activité au cours des neuf premiers mois de l'année avec une hausse de son chiffre d'affaires de 34%.

Adidas déçoit

L'équipementier sportif allemand Adidas perdait 6,23% à 277,10 euros, après avoir abaissé sa prévision de marge brute annuelle en raison des coûts importants liés aux perturbations dans les chaînes d'approvisionnement.

Marks and Spencer rehausse ses prévisions

Marks and Spencer était en hausse de 15,87% à 225,30 pence, après de bons résultats trimestriels et des prévisions rehaussées.

ITV au-dessus du niveau pré-pandémie

Le groupe audiovisuel britannique ITV bondissait de 6,91% à 116,95 pence, après de bons résultats trimestriels et un chiffre d'affaires en hausse comparé à avant la pandémie.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier prenait 0,31% à 85,04 dollars vers 09H10 GMT.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre lâchait 0,10% à 84,07 dollars.

L'euro perdait 0,27% face au billet vert à 1.1563 dollar.

Après un nouveau record à plus de 68.500 dollars atteint la veille, le bitcoin reculait de 1,44% à 66.760 dollars.

afp/al