Paris (awp/afp) - Les marchés actions mondiaux continuaient de s'adapter mercredi à la hausse des taux sur le marché obligataire, notamment celui de l'emprunt américain, qui pénalisait Wall Street.

A New York, le Dow Jones avançait timidement de 0,05%, alors que le Nasdaq reculait encore nettement de 0,36% vers 14h55 GMT. Le S&P perdait 0,08%.

Après deux jours marqués par de fortes progressions, les Bourses européennes conservaient un bon rythme. Paris prenait 0,73%, Francfort 0,68% et Milan 0,70%. Londres se contentait de +0,10%. En Suisse, l'indice vedette SMI se contractait de 0,09%.

Le rendement de la dette américaine à 10 ans a pris 12 points de base lundi et 2 points mardi. Mercredi il était quasiment stable à 1,65%.

Et le taux d'intérêt à deux ans, qui reflète les anticipations de hausse des taux d'intérêt directeurs des banques centrales à court terme, montait à 0,78%, niveau proche de ses plus hauts depuis le début de la pandémie.

La hausse des taux directeurs est l'un des principaux outils traditionnellement utilisé par les banques centrales pour endiguer une forte inflation, comme celle actuellement en cours aux Etats-Unis et en Europe. Ils se répercutent aussi sur le marché obligataire.

"Compte tenu de la dette publique considérable, qui continue d'augmenter, et du vieillissement de la population, combiné à une productivité qui ne progresse pas de manière significative, toute hausse des taux d'intérêt aurait un effet de resserrement particulièrement important", explique Sam Vereecke, responsable de la gestion obligataire chez DPAM.

Mercredi soir sera publié le compte-rendu des échanges des membres de la banque centrale américaine, la Fed, lors de leur réunion de décembre.

Le document pourrait donner aux investisseurs plus de clarté sur les intentions de l'institution monétaire face à l'inflation, en attendant la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis de vendredi, scruté par la Fed.

La Réserve fédérale a déjà prévenu qu'elle prévoyait des hausses de ses taux directeurs en 2022, au contraire de la Banque centrale européenne qui a dit vouloir attendre 2023.

Le secteur privé aux Etats-Unis a créé près de deux fois plus d'emplois qu'attendu en décembre selon l'enquête mensuelle de la société de services aux entreprises ADP, publié mercredi.

Quant à la pandémie, "les investisseurs considèrent que le variant Omicron ne fait pas peser de risques majeurs sur l'économie, en général", expliquent les analystes de Saxo Banque.

Riche en puces, l'auto monte

Le fabricant américain de semi-conducteurs Qualcomm va fournir les architectures électroniques des prochains modèles des constructeurs automobiles Volvo, Honda et Renault.

L'action de Renault enregistrait la meilleure performance de la Bourse de Paris, progressant de 3,87%. Elle a pris 10% depuis le début de la semaine, porté par l'appétence plus grande des investisseurs vers les valeurs plus sensibles aux variations de l'activité économique.

A Francfort, le secteur était en forme également, à l'image de Daimler (+2,79%) ou Volkswagen (+1,82%).

Boeing retrouve des commandes

La compagnie américaine à bas coûts Allegiant Air a commandé 50 exemplaires du 737 MAX à Boeing (+2,00%) et posé une option pour 50 appareils supplémentaires de la même famille.

Cet achat de la part d'une compagnie qui n'utilise actuellement que des Airbus (+1,45% à Paris) représente une nouvelle bienvenue pour le constructeur américain, qui s'était vu ravir mi-décembre des grosses commandes de deux clients de longue date, Air France-KLM et Qantas, par son concurrent européen.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole progressaient encore nettement après une réunion de l'Opep+, qui a maintenu une augmentation limitée de sa production.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars prenait 1,30% à 81,02 dollars vers 14H40 GMT. Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février gagnait 1,22% à 77,93 dollars.

Le groupe pétrolier BP montait encore de 1,65% à 356,80 pence, après avoir déjà pris 6% la veille grâce à l'apaisement des craintes liées à Omicron pour l'activité économique mondiale.

L'euro progressait de 0,45% par rapport au dollar, à 1,1337 dollar.

Le bitcoin était stable (+0,03%) à 46.230 dollars.

afp/al