Paris (awp/afp) - Les marchés financiers mondiaux étaient à la peine vendredi, face à des inquiétudes concernant le secteur bancaire après des difficultés rapportées par un acteur bancaire américain.

Les Bourses européennes et asiatiques ont été gagnées par le petit vent de panique causé par la Silicon Valley Bank, établissement californien proche du secteur technologique.

Paris reculait de 1,04%, Londres de 1,62%, Francfort de 1,19% et Milan 1,43% vers 12H30 GMT. A Zurich, le SMI cédait 1,10%.

La Bourse de Tokyo a perdu 1,67%, Shanghai 1,40% et Hong Kong a dévissé de 3,04%, pénalisée par les résultats décevants a chuté du géant chinois du e-commerce JD.com.

Après de fortes baisses jeudi, les trois indices de Wall Street s'orientent vers une ouverture plutôt stable selon leurs contrats à terme.

SVB Financial Group a annoncé mercredi une importante augmentation de capital importante et la vente dans la précipitation d'actifs, ce qui lui a valu une perte estimée à 1,8 milliard de dollars.

SVB cherche ainsi à augmenter ses liquidités pour renforcer son bilan, fragilisé par des retraits de clients, eux-mêmes en difficulté par la hausse des taux d'intérêt.

Après avoir dévissé de plus de 60% jeudi, le titre du groupe SVB pourrait encore chuter de 40% vendredi selon les échanges électroniques précédant l'ouverture.

"SVB ne représente pas le secteur bancaire américain plus largement, bien que la chute de son action a atteint le moral" des marchés, commente Neil Wilson, analyste de Finalto.

Les craintes des investisseurs ont été renforcées par le fait que la maison mère d'une autre banque, Silvergate Bank, très liée aux cryptoactifs, avait annoncé mercredi que l'établissement allait être mis en liquidation.

"Nous avons connu des taux zéro pendant plusieurs années et les banques ont fonctionné d'une certaine manière", commente Jens Nordvig, d'Exante Data and Market Reader. "Certaines banques vont rencontrer des difficultés face à un environnement totalement différent".

Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management, se veut cependant rassurant et explique que" le risque de contagion des petites aux grandes banques est faible" compte tenu de la réglementation actuelle.

Les titres de groupes bancaires chutaient sur diverses places boursières.

Société Générale reculait de 4,79% à Paris, Deutsche Bank de 7,09% et Commerzbank de 3,20% à Francfort, Unicredit de 3,12% à Milan, Barclays de 3,65% et HSBC 4,56% à Londres vers 12H25 GMT.

A Tokyo, Mitsubishi UFJ Financial Group (-6,12%), et Nomura Holdings (-3,57%) ont été pénalisées.

A l'inverse les actifs moins risqués étaient très recherchés. L'or a bondi i, sur deux jours il affiche une progression de 1,19% à 1.835,26 dollars l'once.

Les taux obligataires, qui évoluent dans le sens inverse du prix des obligations, chutaient, également le signe d'une ruée des investisseurs vers les actifs refuges. Le taux d'intérêt de la dette allemande à 10 ans valait 2,53% contre 2,64% à la clôture de la veille. Les taux américains ont aussi décroché jeudi.

Le bitcoin valait 19.810 dollars, chutant en revanche de plus de 7% depuis jeudi soir et repassait sous les 20.000 dollars pour la première fois depuis janvier.

L'emploi américain dans le viseur ___

Les investisseurs sont par ailleurs nerveux avant la publication du rapport sur l'emploi américain de février, dont les données seront scrutées par la Réserve fédérale américaine (Fed) et pourraient être décisives pour décider de l'ampleur de la prochaine hausse des taux de l'institution.

"Une surprise à la hausse" du nombre de créations d'emploi "pourrait être une mauvaise nouvelle pour le marché car cela encouragerait la Fed à procéder à une hausse plus agressive de ses taux d'intérêt en mars", prévient Victoria Scholar, directrice des investissements d'Interactive Investor.

Du côté des devises et du pétrole ___

Sur le marché des changes, le yen refluait face aux principales autres devises après le maintien de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon (BoJ), à l'issue de la dernière réunion présidée par son gouverneur sortant Haruhiko Kuroda.

Il perdait 0,50% à 136,82 yen pour un dollar.

L'euro gagnait 0,05% à 1,0587 dollar pour un euro.

Les cours du pétrole reculaient vers 12H20 GMT, le baril de WTI américain valait 75,12 dollars (-0,79%) et le baril de Brent de la mer du Nord (-0,81%) se négociait à 80,94 dollars.

afp/rp