Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux faisaient preuve de retenue vendredi, peu avant la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain qui pourrait amener beaucoup de mouvements en fonction des enseignements à tirer pour la Banque centrale américaine.

Les marchés européens tournaient autour de l'équilibre: vers 11H30 GMT, Milan avançait de 0,30%, Paris de 0,14%, Londres de 0,15% et Francfort reculait de 0,07%. L'indice SMI de la Bourse suisse grignotait 0,08%. Toutes ces places sont nettement en territoire positif sur l'ensemble de la semaine, marquée en son début par un fort rebond.

En Asie, Tokyo a terminé dans le rouge (-0,71%) comme Hong Kong (-1,51%), mais ces deux Bourses ont progressé sur la semaine d'au moins 3%.

Les contrats à terme à Wall Street laissaient aussi présager d'une ouverture autour de l'équilibre pour les trois principaux indices.

Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis à 12H30 GMT sont, comme de coutume, un rendez-vous très attendu par les investisseurs, qui les analyseront à l'aune des leçons que pourrait tirer la Banque centrale américaine sur le durcissement de sa politique monétaire.

La Fed cherche avant tout à combattre l'envolée de l'inflation, mais une chute trop importante de l'activité l'incitera à faire preuve d'un peu plus de retenue sur la hausse de son taux directeur, le principal outil à sa disposition.

Ainsi, "une mauvaise nouvelle" sur le front de l'emploi, avec de faibles créations et une hausse du taux de chômage, serait "une bonne nouvelle pour le marché" des actions, décrit Neil Wilson, analyste de Markets.com.

Plus le marché de l'emploi est tendu, plus il y a pression pour des augmentations de salaires, ce qui favorise la hausse des prix en général.

Un tel scénario permettrait d'envisager plus facilement un changement d'attitude de la Réserve fédérale avec une politique monétaire moins restrictive, un virage que les marchés espèrent depuis plusieurs mois, en vain.

L'impression de calme avant la tempête dominait aussi sur le marché des changes, où l'euro (+0,12% à 0,9802 dollar) et la livre (+0,37% à 1,1203 dollars) bougeaient peu face au billet vert vers 11H25 GMT.

Le bitcoin perdait lui 0,28% à 20.000 dollars.

En revanche, la tension se ressentait sur le marché obligataire, avec une nouvelle nette hausse du coût de l'emprunt pour les États. Le rendement de l'emprunt allemand à 10 ans montait à 2,15%, contre 2,08% la veille, plus si loin de son pic en clôture la semaine passée (2,23%).

Défense en tête

Plusieurs entreprises liées à la guerre progressaient sur les marchés européens, comme Leonardo (+3,99%), BAE Systems (+2,47%), Dassault Aviation (+2,86%), alors que la Russie célèbre les 70 ans de son président Vladimir Poutine avec de nouveaux discours martiaux.

Crédit Suisse respire

Sous le coup de forte rumeurs de faillite depuis plusieurs semaines, faisant revenir le spectre de la chute de la banque américaine Lehman Brothers en 2008, Credit Suisse bondissait de près de 7%. Sur la semaine, le titre gagne même 13%, alors qu'il avait chuté de 10% dans les premiers échanges lundi.

D'autres valeurs bancaires résistaient bien dans un contexte de hausse des taux, comme UBS (+1,57%), Société Générale (+1,09%) ou encore Llyods Banking (+1,25%).

Le pétrole préserve ses gains de la semaine

Les prix du pétrole montaient vendredi à leur plus haut en près d'un mois après une semaine de hausses consécutives, les baisses de production volontaires de l'Opep+ compensant des perspectives macroéconomiques moroses.

Le baril de WTI américain pour livraison en novembre avançait de 1,01% à 89,35 dollars, celui de Brent pour livraison en décembre avançait de 0,92% à 95,29 dollars vers 11H10 GMT. Les deux références sont en hausse d'environ 12% sur la semaine.

Le gaz naturel européen chutait de 7,5% à 162 euros le mégawattheure sur le marché européen de référence.

afp/al