Paris (awp/afp) - Le contexte de ralentissement de l'économie américaine continuait de peser sur les marchés boursiers lundi, tandis que le bitcoin peinait à repasser au-dessus de la barre des 20'000 dollars.

Les indices européens ont ouvert proches de l'équilibre. Vers 07H30 GMT, Londres progressait de 0,31%, Francfort de 0,23%, tandis que Milan était sans changement (-0,06%).

Paris était parfaitement stable, les investisseurs faisant fi des résultats des élections législatives françaises.

En Asie, la Bourse de Tokyo a perdu 0,74%, tandis que Shanghai a fini stable (-0,04%) et Hong prenait 0,23% dans les derniers échanges.

Le semaine passée a été particulièrement compliquée pour les marchés boursiers qui ont encaissé l'annonce de relèvements importants des taux directeurs de banques centrales, et en premier lieu la Réserve fédérale américaine (Fed) et sa hausse de 0,75 point de pourcentage.

Alors que ces manoeuvres provoquaient déjà des craintes de récession chez les investisseurs, les signes de ralentissement économique aux États-Unis, la première économie du monde, se sont multipliés avec des statistiques décevantes.

"Le mot en +R+ est de plus en plus utilisé alors que les signes de récession se font de plus en plus ressentir à travers les données économiques et les mouvements des prix des différentes classes d'actifs", constate Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

En effet, la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen a concédé dimanche qu'une récession n'était pas "inévitable" aux États-Unis, mais affirme s'attendre plutôt "à ce que l'économie ralentisse" dans le cadre d'une transition vers une "croissance lente et stable".

Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor entre 1999 et 2001, considère de son côté que l'hypothèse de récession de l'économie américaine "d'ici la fin de l'année prochaine" est la plus "probable".

La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a elle aussi estimé que le risque de récession aux États-Unis s'accentue et qu'il "va falloir deux ans" pour ramener l'inflation à 2%, l'objectif à long terme de la Fed.

Elle a en plus déclaré que la décision de la Fed de ne pas agir plus tôt pour lutter contre la hausse des prix nuisait à l'économie.

"Comme peu de signes laissent penser que la Réserve fédérale a fini de relever ses taux, les marchés boursiers risquent d'être difficiles à court et à moyen terme", anticipe Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Un des gouverneurs de la Fed s'est d'ailleurs dit favorable à une nouvelle hausse des taux directeurs de trois quarts de points de pourcentage en juillet, si les données évoluent comme il l'anticipe.

Cette semaine, de nombreuses prises de parole de membres de la Fed sont au programme et pourraient provoquer des secousses sur les marchés.

Le bitcoin à la peine

Samedi, le bitcoin est descendu jusqu'à 17.599 dollars, son plus bas niveau depuis décembre 2020.

Les cryptomonnaies paient encore plus cher le contexte de risque de récession dû au resserrement des politiques monétaires.

Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, constate que "le niveau de stress sur le marché s'intensifie, tant d'un point de vue macroéconomique que sectoriel", rappelant que "certains géants de l'industrie ont du mal à maintenir leurs activités" au vu de la chute du marché.

Vers 07H20 GMT, le bitcoin valait 19.960 dollars, soit une baisse de 3,12% par rapport à la clôture de la veille et une dégringolade de plus de 70% de sa valeur comparé à son sommet historique du 10 novembre 2021, à 68.991 dollars.

Bayer gagne un procès

Le groupe chimique Bayer (+1,04%) a gagné un quatrième procès aux États-Unis en première instance sur le Round'up, dans l'affaire qui l'opposait à M. Johnson, un citoyen américain qui accusait le glyphosate d'avoir provoqué son cancer. Bayer attend toutefois toujours une jurisprudence de la Cour Suprême dans un autre procès.

Du coté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole étaient stables. Vers 07H25 GMT, le baril de WTI américain prenait 0,13% à 109,70 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord montait de 0,21% à 1113,36 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro prenait 0,24%face au billet vert à 1,0524 dollar.

afp/ol