Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculent nettement jeudi, après les décisions monétaires de plusieurs banques centrales, dont celles des États-Unis et du Royaume-Uni, tandis que les prix du pétrole repartent à la hausse après l'annonce de restrictions russes.

Wall Street a ouvert en baisse, accusant le coup après la mise en garde de la Banque centrale américaine, qui qveut maintenir ses taux élevés pour longtemps. Vers 13H55 GMT, le Dow Jones cédait 0,54%, l'indice Nasdaq 1,38% et l'indice élargi S&P 500 0,99%.

En Europe, Paris lâchait 1,40%, Francfort 1,17%, Milan 1,72% et Zurich 0,32%.

Londres résistait mieux (-0,23%) après l'annonce par la Banque d'Angleterre (BoE) d'un statu quo sur ses taux directeurs, qui restent à 5,25%, une surprise et un première pause depuis le début de son cycle de relèvements des taux lancé en décembre 2021.

En réaction, la livre reculait de 0,58% à 1,2273 dollar vers 13H55 GMT et a touché un nouveau plus bas depuis plus de cinq mois.

"Si, contrairement aux attentes, les pressions sur les prix s'intensifient à nouveau dans les mois à venir, la Banque devra à nouveau resserrer sa politique", estime Katrin Löhken, économiste Royaume-Uni de DWS.

La Banque nationale suisse (BNS) a elle aussi laissé ses taux inchangés jeudi, tandis que les banques centrales de Suède et de Norvège ont relevé leurs taux de 0,25 point de pourcentage.

Quant à la banque centrale turque, elle a de nouveau relevé de cinq points de pourcentage son principal taux directeur, désormais fixé à 30%.

Mercredi, la plus puissante des banques centrales, la Réserve fédérale (Fed) américaine, avait maintenu ses taux à leur niveau actuel, sans fermer la porte à une hausse supplémentaire d'ici fin-2023.

Elle a aussi prévenu, qu'après 2023, ses taux devraient baisser moins rapidement que prévu jusqu'à présent car la croissance aux États-Unis cette année devrait être deux fois plus forte que ses anticipations en juin.

"Les investisseurs n'ont encore aucune visibilité sur les prochaines décisions de la Fed, qui seront prises réunion après réunion", commentent les économistes d'Aurel BGC.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans a atteint un sommet depuis novembre 2007, et évoluait autour de 4,47% vers 13H50 GMT et l'échéance à deux ans a touché son plus haut depuis 2006 (5,14%).

L'équivalent allemand à 10 ans s'établissait à 2,75% contre 2,70%, un plus haut depuis 2011.

La tendance s'est brièvement amplifiée après l'annonce de restrictions aux exportations concernant l'essence et le gazole par le gouvernement russe, de quoi accroître la nervosité sur le marché du pétrole déjà tendu en raison des réductions volontaires de production de l'Arabie saoudite et de la Russie.

Vers 13H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 1,12% à 94,58 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, progressait de 1,45% à 90,96 dollars.

Le luxe au ralenti

Le secteur du luxe s'affiche en rouge vif jeudi, pénalisé notamment par une note d'Oddo BHF qui observe un "ralentissement affectant tous les acteurs".

Les analystes d'Oddo BHF estiment notamment que leurs attentes concernant Hermès et Moncler étaient trop élevées et ont abaissé leur recommandation. Leurs actions perdaient respectivement 4,73% à Paris et 2,36% à Milan.

LVMH reculait de 1,06%, Burberry de 0,34%, Salvatore Ferragamo de 1,21%.

Fedex délivre

Le groupe américain de livraison de lettres et colis Fedex a affiné ses prévisions pour l'ensemble de son exercice décalé 2024 après avoir enregistré une progression de son résultat au premier trimestre. Son bénéfice net et sa marge opérationnelle se sont améliorés au premier trimestre, ce qui faisait progresser l'action de 7,15% à New York.

afp/buc