Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales grimpaient jeudi, rassurées par les annonces de la Banque centrale américaine, qui ne s'est pas montrée plus sévère que prévu, tout en digérant une salve de résultats d'entreprises.

En Europe, après un coup de stress mercredi, les places boursières rebondissaient fortement, dans le sillage de Wall Street où les indices ont fini en hausse d'environ 3% mercredi. Paris gagnait 2%, Londres 1,33% et Milan 1,72% vers 09h50. Francfort avançait de 1,95%, faisant fi d'une chute de 4,7% en mars des commandes passées à l'industrie allemande. La Bourse suisse voyait pour sa part son indicateur phare SMI progresser de 0,83% à 10h10.

En Asie, Shanghai a pris 0,68%, au retour d'un week-end prolongé, et Hong Kong a cédé 0,26%, freinées par un effondrement en avril de l'activité dans les services en Chine, sous l'effet des restrictions anti-Covid. Tokyo était encore fermée pour la "Golden week".

La Réserve fédérale américaine (Fed) va augmenter ses taux directeurs d'un demi-point de pourcentage, la plus forte hausse depuis mai 2000, pour tenter de contrôler une inflation au plus haut depuis 40 ans aux États-Unis. Le président de l'institution, Jerome Powell, a précisé que d'autres hausses d'un demi-point de pourcentage seraient "sur la table lors des deux prochaines réunions", mais qu'une augmentation des taux de 0,75 point n'était "pas fermement envisagée" pour le moment par le comité monétaire.

"Les investisseurs sont rassurés par le fait que la Fed ne compte pas augmenter davantage le rythme de sa hausse des taux cette année", souligne Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets. Le bilan de la Fed va aussi commencer à être réduit au rythme de 47,5 milliards de dollars par mois à partir du 1er juin et à hauteur de 90 milliards après trois mois, ce qui est "un peu au-dessus du consensus" d'analystes, selon une note de Natixis.

Ce jeudi, c'est au tour de la Banque d'Angleterre (BoE) de se réunir pour décider de sa politique monétaire. Concernant l'économie américaine, Jerome Powell la considère "forte": rien ne suggère, selon lui, qu'elle soit proche ou vulnérable à une récession.

L'aérien et l'automobile impressionnent

L'action Airbus grimpait de 7,74%, après que l'avionneur européen a plus que triplé son bénéfice trimestriel sur un an, à 1,22 milliard d'euros. Le fabricant d'éléments de moteurs d'avions MTU Aero Engines prenait 2,47%. Les compagnies aériennes Lufthansa (+4,49%) et Air France-KLM (+6,45%), qui ont largement réduit leurs pertes et se montrent optimistes pour l'été, progressaient aussi.

Dans l'automobile, Stellantis (+2,57%) et BMW (+1,77%) ont enregistré des hausses de leur chiffre d'affaires au premier trimestre, malgré une baisse de leurs ventes.

Shell et les pétrolières flambent

Le géant pétrolier britannique Shell prenait 3,39%, après la publication d'un bénéfice net en hausse de 26% au premier trimestre, à 7,1 milliards de dollars, grâce à la flambée des cours des hydrocarbures. Les autres actions des entreprises du secteur bénéficiaient du bond d'environ 5% des prix du pétrole brut de la veille, provoqué par la proposition de la Commission européenne d'un embargo progressif sur le pétrole russe.

TotalEnergies gagnait 2,12%, Repsol 1,51% et BP 1,07%.

Les prix du pétrole se stabilisaient de leur côté. Vers 09h45, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 0,27% à 110,42 dollars. Le WTI américain pour livraison en juin montait de 0,03% à 107,84 dollars.

Unicredit rachète ses actions

La deuxième banque italienne UniCredit montait de 6,13%, malgré une chute de 72,2% de son bénéfice net au premier trimestre. Le titre bénéficiait de l'annonce du rachat de 1,6 milliard d'euros d'actions, selon les analystes de Jefferies.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro cédait 0,27% face au billet vert à 1,0622 dollar, après un bond la veille.

Le bitcoin perdait 0,49% à 39.600 dollars.

afp/vj