Paris (awp/afp) - Préoccupés par les tensions accrues entre les Etats-Unis et la Chine, les marchés mondiaux reculaient mardi dans l'attente d'une visite de plus en plus probable, bien que non confirmée, de la représentante des députés américains à Taïwan.

Les indices européens étaient en baisse. Vers 11H40 GMT, Paris perdait 0,48%, Francfort 0,54% et Milan 1,06%. Londres stagnait à 0,10%. A Zurich, le SMI cédait 0,61%.

Les Bourses asiatiques ont terminé en baisse, plombée par la crainte que la situation s'envenime davantage: Tokyo a perdu 1,42%, Shanghai 2,26% et Hong Kong 2,36%.

Après une petite baisse la veille, déjà causée par la possibilité que la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi rencontre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, la place newyorkaise s'orientait vers une ouverture en recul.

Vers 11H40 le contrat à terme du Dow Jones perdait 0,55%, celui de l'indice élargie S&P 500 0,58 et le Nasdaq 0,73%.

L'évolution des marchés "dépend de l'endroit où Nancy Pelosi va atterrir", souligne Craig Erlam alors que la représentantes des députés américains pourrait se rendre mardi soir et mercredi à Taïwan dans le cadre de sa tournée en Asie.

Pékin a prévenu que les Etats-Unis porteront la "responsabilité" des conséquences de cette visite et "devront payer le prix" alors que Taïwan est, pour le gouvernement chinois, une partie de son territoire à réunifier, par la force si nécessaire.

"Pris entre l'escalade des tensions dans le détroit de Taïwan et les inquiétudes croissantes quant à un ralentissement de l'économie, les investisseurs se réfugient" dans le marché obligataire, souligne Stephen Innes, analyste chez SPI.

Vers 07H30 GMT, les taux d'intérêts des dettes des Etats américain, français, allemand, britannique, italien ou espagnol sur dix ans perdaient entre 4,1 (Etats-Unis) et 8,3 (Allemagne) points de base.

En plus de craindre une récession, les investisseurs anticipent une atténuation prochaine de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour préserver l'état de l'économie.

M. Innes s'attend "à un retour de bâton" de la Fed à l'encontre de cette anticipation des investisseurs, "principalement du fait de la persistance de l'inflation".

Le président de la banque centrale de Saint Louis, James Bullard, doit s'exprimer aujourd'hui, possiblement en faveur de la poursuite de la remontée des taux directeurs de la Fed.

Côté macro-économique, au cours de la semaine, les investisseurs vont également guetter l'indice d'activité américain dans les services mercredi et surtout les chiffres de l'emploi vendredi.

Le Baril refroidit ___

Les cours du pétrole étaient à la baisse quelques jours avant la réunion de l'alliance Opep+, les inquiétudes quant à la demande chinoise en brut reprenant le dessus après des données macroéconomiques défavorables.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, déjà repassé en séance lundi sous la barre symbolique des 100 dollars, perdait 0,68% à 99,34 dollars vers 07H30 GMT.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre perdait 0,37% à 93,50 dollars.

Tiré par la flambée des prix des hydrocarbures qui a marqué la première moitié de l'année, le géant britannique BP grimpait de 3,30% vers 11H30 GMT, après avoir publié un bénéfice net part du groupe multiplié par trois sur un an au deuxième trimestre, à 9,26 milliards de dollars.

Inquiétude sur la Chine ___

Alors que le regain de tensions entre la Chine et les Etats-Unis viennent s'ajouter aux craintes de récession dont les marchés sont imprégnés, plusieurs titres accusaient des pertes, exposés aux aléas géopolitique ou plus directement au contexte macroéconomique mondiale.

Dans le luxe, le mastodonte français LVMH reculait de 2,06% vers 11H30 GMT, suivi par Kering (-1,72%). L'italien Salvatore Ferragamo perdait 4,19% et Tod's 4,23%.

Industrie et automobile pêle-mêle, le constructeur de voiture suédois Volvo perdait 1,28%, le deuxième sidérurgiste mondial ArcelorMittal 1,78%.

Ça roule pour Uber ___

Uber a fait part mardi d'un chiffre d'affaire de 8,1 milliards de dollars, dépassant largement les prévisions du marché, malgré une perte nette de 2,6 milliards au deuxième trimestre. Dans les échanges entre séance, le titre prenait 10,57% vers 11H30 GMT.

Du côté des devises mardi ___

L'euro perdait du terrain face au dollar mardi alors que le billet vert joue un rôle de valeur refuge dans un contexte de tensions géopolitiques. Vers 11H30 GMT, la monnaie unique perdait 0,20% à 1,0241 dollar.

Le bitcoin perdait 0,86% à 22.929 dollars.

afp/rp