Actualisé avec clôture du pétrole et de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Les marchés boursiers sont restés vendredi sous le joug de la détermination des banques centrales à garder le cap du resserrement monétaire pour contrôler l'inflation, quitte à assombrir encore les perspectives économiques.

Après une ouverture sans tendance claire, les Bourses européennes ont clôturé pour la troisième fois consécutive dans le rouge. Paris a perdu 1,08% et Londres 1,27%. Francfort a mieux résisté (-0,67%), mais sur la semaine, la plus décisive sur le plan macroéconomique en cette fin d'année, le Dax allemand a abandonné plus de 3%, tout comme le CAC 40.

A New York, le Dow Jones a lâché 0,85%, l'indice Nasdaq a perdu 0,97% et l'indice élargi S&P a abandonné 1,12%.

Les trois indices phares de la place new-yorkaise ont terminé à leur plus bas niveau en clôture depuis début novembre, il y a plus d'un mois.

"Le contexte monétaire et économique est tel qu'il est très difficile d'imaginer une reprise du rebond jusqu'à la fin de l'année", souligne Raphaël Thuin, responsable des stratégies de marchés des capitaux de Tikehau Capital.

Cette semaine, les Banques centrales américaine (Fed), européenne (BCE) et britannique ont relevé leurs taux directeurs de 0,5 point de pourcentage, des hausses modérées par rapport aux précédentes.

Mais le message de la Fed et de la BCE en faveur de taux d'intérêt durablement plus élevés au détriment de la croissance a refroidi les investisseurs qui espéraient des signes d'une pause ou d'une fin prochaine du cycle de resserrement monétaire en cours.

Une série d'indicateurs macroéconomiques américains de mauvaise facture a, par ailleurs, confirmé que l'économie des Etats-Unis montrait des signes de fatigue.

Vendredi, les indices PMI d'activité dans les services et dans le secteur manufacturier sont tous deux ressortis nettement en-deçà des prévisions des économistes, chacun sensiblement sous 50 ce qui traduit une contraction de l'économie.

"Ces données contribuent aux craintes des investisseurs, qui redoutent que les banques centrales n'aillent trop loin dans leur resserrement monétaire", a expliqué Angelo Kourkafas, d'Edward Jones. Elles "alimentent l'opinion selon laquelle le rythme de croissance va sensiblement ralentir en 2023."

En France, en Allemagne, au Royaume-Uni et plus globalement dans la zone euro, l'activité du secteur privé s'est contractée en décembre selon les indices PMI du cabinet S&P Global.

Dans la zone euro, l'activité a cependant reculé moins fortement qu'en octobre et novembre.

Les matières premières souffrent

Le pessimisme se répand dans la plupart des secteurs. Du côté des matières premières, BP a cédé 2,24%, Shell 2,03%, Chevron 1,36% et TotalEnergies 1,36%. Les minières ArcelorMittal (-1,64%) et Rio Tinto (-0,80%) ont fait grise mine aussi.

Manteau vert pour les bancaires

Si la perspective de remontée des taux était favorable aux valeurs bancaires comme BNP Paribas (+1,68%), Commerzbank (+5,77%) ou Standard Chartered (+2,02%), elle lestait les valeurs technologiques comme Infineon (-2,28%), Worldline (-2,81%) ou Capgemini (-3,45%).

Du côté du pétrole, des devises et du bitcoin

Les cours du pétrole ont reculé vendredi, lestés par les hausses des taux des banques centrales cette semaine qui ravive la crainte d'une récession mondiale.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a cédé 2,67% à 79,04 dollars, et le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, a lui perdu 2,39% à 74,29 dollars.

L'euro se repliait de 0,35% face au billet vert, à 1,0590 dollar. Le "greenback", l'un des surnoms du dollar, prenait 0,19% face à la livre, à 1,2153 dollar.

Le bitcoin perdait 3,08% à 16.861 dollars.

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