Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont terminé dans le vert, suivant la tendance de Wall Street, après une période de flottement face au ralentissement de l'inflation aux États-Unis et la faible croissance européenne.

A New York, le Dow Jones montait de 0,60%, le S&P500 de 0,54% et le Nasdaq de 0,25% vers 16H00 GMT, dans la foulée de l'annonce du ralentissement de l'inflation américaine en mars sur un an, conforme aux prévisions des investisseurs.

Les places européennes ont rattrapé leur décrochage du début de séance, digérant une semaine marquée par les résultats d'entreprises et ponctuée vendredi par les publications des PIB européens plutôt moroses.

La zone euro a évité de peu la récession alors que la croissance y plafonne à +0,1% au premier trimestre. Après publication de ces chiffres, les rendements obligataires des dettes des États européens ont fortement baissé, celui de la dette allemande à 10 ans valait 2,31% vers 15H50 GMT, contre 2,46% la vielle.

La place de Francfort terminé en hausse de 0,77%, Londres de 0,50%, Paris de 0,10%, tandis que Milan a cédé 0,30%. A Zurich, le SMI a gagné 0,66%.

L'indice PCE, indicateur d'inflation le plus suivi par la banque centrale américaine, a affiché vendredi un ralentissement à 4,2% sur un an, contre 5,1% le mois précédent.

Particulièrement scrutée par les marchés, l'inflation sous-jacente aux États-Unis a ralenti à 4,6% (contre 4,7% précédemment).

Cet indicateur, qui exclut les prix les plus volatils, tels ceux de l'énergie et de l'alimentation, est considéré comme plus fiable par les investisseurs pour juger de la pérennité de la hausse des prix dans l'économie.

S'il est "dur de tirer des conclusions positives ou négatives" de tous les indicateurs publiés vendredi, "le marché a décidé de retenir le ralentissement de l'inflation" comme bonne nouvelle "après une semaine difficile", explique Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque, auprès de l'AFP.

La modération des marchés s'explique aussi par "la volonté de ne pas prendre de risque en attendant" la réunion de la banque centrale américaine, la Fed, prévue les 2 et 3 mai.

Les marchés semblent certains que l'institution monétaire va remonter une nouvelle fois son taux directeur de 0,25 point de pourcentage, mais espèrent encore qu'elle donnera des indications pour une politique plus accommodante pour les prochains mois.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt de la dette américaine à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, baissait légèrement à 4,05% vers 15H50 GMT et celui de la dette à 10 ans reculait plus fortement à 3,44%.

Pas d'extra pour Amazon ___

Amazon a affiché, comme ses grands concurrents, un premier trimestre supérieur aux attentes, qui confirme le redressement de la trajectoire du groupe.

Des résultats jugés néanmoins insuffisant par Wall Street où le titre perdait 4,02% vers 15H50 GMT. La place new-yorkaise corrigeait durement Snap, maison mère de Snapchat et ses résultats du premier trimestre, son action perdant 18,33%.

Les dépôts, point noir des banques ___

Les incertitudes bancaires revenaient sur le devant de la scène, la banque régionale First Republic Bank étant suspendue de cotation après un nouveau plongeon de 50,08% à 3,09 dollars.

La banque britannique Natwest a annoncé un bénéfice en hausse grâce aux taux d'intérêt mais l'action a chuté de 3,75% à Londres.

La tendance s'est répercuté sur toutes les banques européennes. Banco Sabadell a dévissé de 7,14% à Madrid, Commerzbank de 3,96% à Francfort et UniCredit de 3,75% à Milan.

Ces fortes baisses illustrent "la surinterprétation et la surréaction du marché face à un secteur qui a pourtant très fortement rebondi" depuis la crise de confiance de mars, observe André Tuéni. "Les banques restent un sujet de gros stress dans un marché poussif".

Du côté des barils et des devises ___

L'euro prenait 0,08% face au billet vert à 1,1037 dollar vers 15H50 GMT.

Le bitcoin baissait de 1,57% à 29.165 dollars.

Le prix du pétrole tentait de rebondir après être tombé pendant la semaine en dessous du niveau qui avait amené à des réductions de production de la part d'importants pays exportateurs en avril.

Le baril de Brent de mer du Nord prenait 1,38% à 79,45 dollars

afp/rp