Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers se montraient prudents mercredi, avant la publication de plusieurs indicateurs que les investisseurs scruteront pour tenter d'en savoir plus sur les intentions des banques centrales européenne et américaine.

En Europe, les indices avaient du mal à accrocher une tendance. Après une ouverture en légère hausse, Paris perdait 0,34%, Londres 0,29%, Francfort 0,26%, tandis que Milan grappillait 0,12% vers 07H45 GMT.

La Bourse de Tokyo a perdu 0,37%. En Chine les places financières ont été perturbées par une contraction de l'activité manufacturière en août en raison des restrictions anti-Covid et de la canicule. Shanghai a cédé 0,78% et Hong Kong reculait de 0,16% dans les derniers échanges.

La Bourse de New York a enregistré sa troisième séance consécutive de baisse mardi, inquiète du fait que la solidité persistante du marché de l'emploi américain ne pousse la Réserve fédérale (Fed) à être plus sévère dans le relèvement des taux d'intérêt.

Un responsable de la Fed a estimé mardi qu'il faudra "quelques années" pour ramener l'inflation américaine au seuil des 2%.

Les investisseurs s'attendent de plus en plus à une troisième hausse consécutive de 75 points de base des taux directeurs de la Fed lors de la prochaine réunion de septembre, mais ils craignent que ces mesures sévères n'aggravent considérablement le ralentissement de l'économie.

Ce sont désormais les chiffres des créations d'emplois aux Etats-Unis qui sont attendus des marchés, avant un rapport du département du travail vendredi.

De l'autre côté de l'Atlantique, la politique monétaire est également au menu du jour avec la publication des chiffres de l'inflation en zone euro en août à 09H00 GMT.

En France, la hausse des prix à la consommation a ralenti au mois d'août, à 5,8% sur un an, selon des données provisoires, mais en Allemagne elle s'est accélérée en raison de la flambée des prix de l'énergie.

La situation n'est pas prête de s'arranger: le contrat de référence du gaz naturel européen prenait plus de 8% (à 275 euros le mégawattheure) à nouveau après la suspension des livraisons de gaz russe à l'Europe via le gazoduc Nord Stream pour trois jours de maintenance et l'annonce par Gazprom de l'arrêt complet des livraisons à la France.

"Comme si cela ne suffisait pas, l'euro continue de s'affaiblir par rapport au dollar américain, ce qui rend les importations européennes plus chères", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

La monnaie unique européenne perdait 0,08% face au billet vert à 1,0007 dollar.

Ipek Ozkardeskaya rapporte que le gouverneur de la Banque d'Estonie "a déclaré hier que la BCE devrait discuter d'une hausse de 75 points de base lors de la réunion de septembre, car les perspectives d'inflation "ne se sont pas améliorées" et ajoute qu'"il a raison". Elle s'attend à "plus de souffrance avant un soulagement en Europe".

Les tech se reprennent

La volatilité accrue du marché obligataire se répercute sur les valeurs de la tech, qui reprenaient un peu de couleurs après avoir été très vendues depuis la fin de semaine dernière avec la hausse des rendements obligataires.

A Paris, STMicroelectronics progressait de 1,84% et Teleperformance de 1,64%. SAP gagnait 0,93% à Francfort et Darktrace 1,72% à Londres. Dans le secteur des semi-conducteurs, ASML prenait 2,57% et Infineon 1,91% .

A Hong Kong, Baidu lâchait 3,08% après avoir annoncé mardi un modeste retour aux bénéfices au deuxième trimestre.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des Etats européens étaient orientés en légère baisse.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole oscillaient autour l'équilibre mercredi, après une chute de plus de 5% la veille causée par les craintes croissantes de récession et un nouveau confinement en Chine.

Vers 07H35 GMT, le baril de WTI pour livraison octobre avançait de 0,22% à 91,82 dollars, celui de Brent du mer du Nord à même échéance perdait 0,42% à 98,89 dollars.

Le bitcoin regagnait 1,44% à 20'260 dollars.

afp/ck