Paris (awp/afp) - L'anxiété restait vive vendredi sur les marchés boursiers qui cherchent à comprendre quelle sera la trajectoire finale du resserrement monétaire de la banque centrale américaine cette année.

En Europe, les indices reculaient franchement à Paris (-2,49%), Francfort (-2,34%), Londres (-1,48%) et Milan (-1,91%) à 12H50 GMT. A Zurich, le SMI perdait 1,57%.

Après une clôture en baisse jeudi, Wall Street était à nouveau attendue en recul : les contrats à terme affichaient un repli compris entre 0,67% sur le Dow Jones et de 1,02% sur l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, avant l'ouverture.

Les cours boursiers ont effectué des revirements importants cette semaine en raison d'une nervosité ambiante.

Les investisseurs tentaient de discerner le rythme que pourrait adopter la Fed pour le relèvement de ses taux directeurs après le premier prévu en mars.

Les résultats d'entreprises ne suffisaient pas à donner de l'impulsion aux marchés vendredi.

Le risque géopolitique autour de l'Ukraine comme une reprise économique fragilisée au quatrième trimestre en Allemagne participait également à l'aversion au risque.

La Réserve fédérale américaine a averti en milieu de semaine qu'elle allait entamer son processus de resserrement politique monétaire en mars sans préciser l'ampleur de la hausse envisagée ni le calendrier de la diminution de son soutien monétaire.

"Malgré la confirmation qu'un cycle de hausse des taux d'intérêt devrait commencer dès le mois de mars, le chemin du resserrement reste incertain", ce qui explique que" "l'anxiété reste vive" commente Sebastian Paris Horvitz, analyste chez LBPAM.

Les investisseurs comme la Fed surveilleront donc de près l'évolution de l'inflation pour pouvoir mieux appréhender la trajectoire des hausses de taux.

A commencer dans la journée par l'indicateur PCE mesurant l'inflation qui touche les biens les plus consommés par les ménages américains, le baromètre préféré de la Fed concernant l'inflation.

Les investisseurs prennent conscience qu'en cas de persistance de fortes hausses des prix, un resserrement monétaire plus agressif est à prévoir.

Ils sont nombreux à prévoir désormais cinq hausses de taux en 2022 après les chiffres d'une croissance américaine pour le 4e trimestre bien plus forte qu'attendu, selon les experts.

Année record pour LVMH ___

Le numéro un mondial du luxe LVMH (-0,50% à 691,20 euros après une matinée dans le vert) a battu ses records de ventes et de bénéfice en 2021, avec un chiffre d'affaires dépassant les 64 milliards d'euros et un bénéfice net de 12 milliards d'euros, nettement au-dessus des résultats d'avant-pandémie.

La maison de luxe italienne Salvatore Ferragamo a affiché une hausse de 29,6% de son chiffre d'affaires en 2021, sans retrouver le niveau de 2019. L'action perdait 4,93% à 18,24 euros.

Unicredit inférieur aux attentes ___

La deuxième banque italienne UniCredit a dégagé en 2021 un bénéfice net de 1,54 milliard d'euros, inférieur au consensus et les comptes d'UniCredit sont repassés dans le rouge au quatrième trimestre. Le titre se repliait de 1,16% à 13,61 euros à Milan.

A l'inverse de H&M ___

Le géant suédois du prêt-à-porter Hennes et Mauritz (H&M) a annoncé un bénéfice net annuel 2021 multiplié par neuf et supérieur aux attentes, après un exercice 2020 plombé par la pandémie. L'action progressait de 6,57% à 183,99 couronnes suédoises.

Electrolux plombé par un dernier trimestre morose ___

Le groupe suédois d'électroménager Electrolux (-5,24% à 178,1 SEK) a annoncé une baisse plus forte qu'attendu de son bénéfice net annuel (-29%), en raison d'un quatrième trimestre plombé par une hausse des coûts et des problèmes d'approvisionnement.

Alstom sanctionné ___

Plus forte baisse parmi les valeurs de l'indice CAC 40, l'action Alstom perdait 7,50% à 29,20 euros vers 12H18 GMT, pénalisée par une dégradation de "surperformance" à "neutre" par Exane BNP Paribas.

Le pétrole remonte encore ___

Les valeurs énergétiques ne profitaient pas de l'évolution des prix du pétrole qui poursuivaient leur hausse vendredi après une courte pause.

Vers 12H40, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gagnait 0,94% à 90,15 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois était en hausse de 0,81% à 87,31 dollars.

Le dollar américain a atteint jeudi un sommet depuis 20 mois par rapport à l'euro qui se stabilisait (-0,06%) à 1,1137 dollar.

Le bitcoin faisait du surplace (+0,09%) à 36.232 dollars.

afp/rp