Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont salué jeudi l'annonce d'un ralentissement plus fort qu'attendu de l'inflation américaine en octobre, une surprise qui entraîné le dollar à la baisse et une forte détente sur le marché obligataire.

A Wall Street, le Dow Jones grimpait de 2,57% et le Nasdaq bondissait de 5,52% vers 15H10 GMT. Les bonnes nouvelles sur l'inflation balayaient les incertitudes qui avaient habité les traders la veille sur le front électoral.

Après une ouverture dans le rouge, les indices européens progressaient : la Bourse de Francfort grimpait de 3,39%, la place parisienne montait de 2,03%, celle de Milan de 2,01% et Londres gagnait 1,17%. A Zurich, le SMI prenait 2,20%.

L'inflation a ralenti aux Etats-Unis en octobre, à 7,7% sur un an contre 8,2% en septembre, son plus bas niveau depuis janvier 2022, signe que les mesures prises par la banque centrale (Fed) pourraient commencer à porter leurs fruits.

"C'est le quatrième mois consécutif de repli de l'inflation globale aux Etats-Unis et vu que l'inflation hors alimentation et énergie est aussi à la baisse après deux mois de rebond, cela conforte l'idée que le pic de l'inflation est en place et que la Réserve fédérale américaine va en tenir compte", a estimé auprès de l'AFP Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Selon lui, les investisseurs s'autorisent à envisager "très probablement une hausse de taux qui n'excèdera pas 50 points de base" lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed mi-décembre, et "à imaginer que les taux puissent commencer à plafonner".

La Fed a relevé fortement ses taux directeurs depuis mars pour freiner l'envolée des prix. Début novembre, elle a augmenté pour la quatrième fois consécutive de trois quarts de point de pourcentage son principal taux directeur pour le porter à une fourchette comprise entre 3,75% et 4%, au plus haut depuis près de 15 ans.

"Ce beau tournant dans la lutte contre l'inflation" a "de quoi donner une bouffée d'oxygène aux actifs les plus risqués mais pas forcément entraîner de rebond massif", dans la mesure où une partie de ce ralentissement a déjà été intégré dans les prix du marché, affirme M. Baradez.

Le dollar plonge, forte détente sur l'obligataire ___

Le dollar piquait du nez jeudi face à la livre et dans une moindre mesure face à l'euro, après le tournant marqué de l'inflation américaine.

Vers 15H15 GMT, le billet vert perdait 2,55% à 1,1655 dollar pour une livre et se repliait de 1,37% à 1,0150 dollar pour un euro, les investisseurs estimant que la lutte contre l'inflation de la Fed pourrait marquer le pas.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin rebondissait de 10,82% à 17.435 dollars, après avoir débuté la séance à son plus bas depuis novembre 2020 à 15.574 dollars.

La chute de la plateforme d'échanges FTX, qui devait être renflouée par sa rivale Binance avant que celle-ci ne jette l'éponge, a fait perdre au bitcoin près d'un cinquième de sa valeur depuis dimanche.

Sur le marché de la dette souveraine, les rendements qui évoluent en sens inverse des prix, refluaient : le taux américain à dix ans reculait à 3,85%, contre 4,08% à la clôture de mercredi et le Bund allemand, qui fait référence en Europe, s'établissait à 1,99%, contre 2,16%.

La tech vigoureuse ___

Les valeurs de la technologie reprenaient de la vigueur aux Etats-Unis avec Tesla (+4,03%), Apple (+5,30%), Google (Alphabet, +6,49%) et Meta (+5,04%), comme en Europe, où Zalando et Delivery Hero s'envolaient de plus de 10% à Francfort, Dassault Systemes et Worldline de plus de 6% à Paris.

Le pétrole en baisse ___

Les cours du pétrole étaient en légère baisse après de forts replis la veille lestés par des réserves commerciales américaines de pétrole brut en forte hausse la semaine dernière. Vers 13H10 GMT le baril de WTI cédait 0,59% à 85,30 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord abandonnait 0,43% à 92,26 dollars.

afp/rp