Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales peinaient à se remettre mercredi du choc causé la veille par les chiffres de l'inflation aux États-Unis, plus hauts qu'attendu et qui ouvrent la voie à une forte hausse de taux de la banque centrale américaine lors de sa prochaine réunion.

Le ralentissement moins important que prévu de l'inflation en août sur un an aux États-Unis et surtout le rebond plus fort qu'attendu de l'inflation hors alimentation et énergie avaient effacé brutalement mardi plusieurs séances positives sur les marchés d'actions.

La claque avait été particulièrement violente pour les marchés américains, avec une chute de près de 4% pour le Dow Jones et de plus de 5% pour le Nasdaq. Mercredi, ils ont ouvert en légère hausse: le Dow Jones prenait 0,22%, le S&P 500 0,29% et le Nasdaq 0,18% vers 13H55 GMT.

Les places européennes, qui avaient moins baissé mardi, restaient dans le rouge avec -0,40% à Paris, -1,08% à Francfort et -1,19% à Londres. A Zurich, le SMI cédait 1,19%.

En Asie, les Bourses de Tokyo et Hong Kong ont perdu plus de 2%.

Les marchés "ont tendance à anticiper certaines publications", notamment concernant l'inflation, espérant voir le "moment charnière" qui permettrait aux banques centrales de "relâcher la pression", explique Craig Erlam, analyste d'Oanda. Mais une fois de plus, "ils ont été ramenés sur terre".

Alors que les investisseurs espéraient une pause prochaine du durcissement monétaire, certains anticipent désormais que la Réserve fédérale américaine (Fed) va relever ses taux directeurs d'un point de pourcentage lors de sa prochaine réunion, les 20 et 21 septembre.

Elle les a relevés de trois quarts de point de pourcentage en juin et en juillet afin de desserrer la pression sur les prix, quitte à provoquer une récession et une hausse du chômage.

Le rendement du taux d'emprunt américain à deux ans (à 3,80% vers 13H55 GMT), le plus sensible aux anticipations des politiques des banques centrales à court terme, accélérait plus vite que celui du bon du Trésor à 10 ans (à 3,44%).

Aston Martin dérape ___

Le constructeur de voitures de luxe Aston Martin dévissait de 6,61% et de près de 18% sur la semaine, après l'émission de nouvelles actions dans le cadre d'une augmentation de capital et un article du Financial Times mercredi mentionnant une procédure judiciaire potentiellement coûteuse pour le groupe. Depuis le début de l'année, il a perdu 70%.

Uniper vers une nationalisation ___

Le gouvernement allemand envisage la nationalisation de son géant gazier Uniper, terrassé par les baisses de livraison de gaz russe, dont il détient déjà 30% depuis un premier plan d'aide en juillet, a indiqué l'entreprise, qui a accusé une perte estimée à 5 milliards d'euros mi-août. Le titre coulait encore de 17,15% et a perdu 90% de sa valeur depuis le 1er janvier.

Du côté des devises et du pétrole ___

Le dollar se repliait un peu après son bond de mardi, dans la foulée des chiffres de l'inflation. L'euro reprenait 0,20% à 0,9989 dollar vers 13H55 GMT et la livre 0,65% à 1,5567 dollar après les chiffres de l'inflation britannique, en repli mais toujours très élevés (9,9% en août sur un an)

Après sa chute de plus de 8% mardi, le bitcoin peinait à reprendre ses esprits, à 20.270 dollars (+0,15%).

Les cours du pétrole montaient après la publication d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) tablant sur une croissance de la demande en 2022 moins forte que prévu mais toujours robuste, et qui renouerait avec son niveau pré-Covid en 2023.

Vers 13H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 2,05%, à 95,10 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre gagnait 2,49%, à 89,53 dollars.

Le cours du gaz naturel montait de 7,24% à 213 euros le mégawattheure sur le marché de référence en Europe, le TTF néerlandais, vers 13H45 GMT.

afp/rp