Paris (awp/afp) - Les marchés actions ne parvenaient pas à rebondir lundi, après leurs pertes de la semaine précédente, pris en étau avant la réunion de la Réserve fédérale américaine et face aux tensions russo-américaines en Ukraine.

L'Europe dévissait comme vendredi: Paris lâchait 1,92%, Francfort 1,87%, Milan 2,37% et Londres 1,21% vers 12H40 GMT. A Zurich, le SMI abandonnait 2,44%.

En Russie, l'indice Micex plongeait de 6,29% et l'indice RTS de 8,55%, plombés par l'incertitude autour d'une possible guerre en Ukraine, l'Occident accusant la Russie de préparer une invasion de l'Ukraine et menaçant Moscou de sanctions particulièrement douloureuses le cas échéant.

Wall Street s'apprêtait à ouvrir en légère baisse, les contrats à terme se repliant entre 0,24% pour le Dow Jones et 0,55% pour le Nasdaq.

Depuis le début de l'année, l'indice technologique Nasdaq a perdu 11,99%, le Dow Jones 5,70%, une performance plus mauvaise que la plupart des autres indices.

"La combinaison de risques de tensions géopolitiques, d'une hausse du prix du pétrole et de la perspective de taux d'inflation élevés et de taux d'intérêt élevés signifie que les investisseurs évitent actuellement les actions", note Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Et "ce n'est que mercredi que le marché boursier obtiendra, espérons-le, un peu plus de certitude quant au rythme du changement de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. Il y a donc encore trois jours de Bourse d'incertitude avec le risque que la glissade s'accélère à nouveau mercredi soir", ajoute-t-il.

Ainsi, la Fed se prépare à relever ses taux directeurs pour lutter contre la flambée des prix, et décidera, lors de sa réunion mardi et mercredi, du rythme et de l'ampleur du mouvement.

Les analystes anticipent un tournant plus marqué à mesure que la réunion s'approche tablant désormais sur quatre hausses de taux sur l'année.

Et les résultats d'entreprises ne viennent pas toujours au secours des indices comme espéré, à l'image lundi du géant néerlandais de l'électronique Philips qui perdait 4,17% à 28,17 euros après avoir fait état d'une baisse de 10% de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre 2021.

L'entreprise s'attend "à court terme" à "la persistance d'une volatilité significative et de vents contraires liés au Covid-19 et aux problèmes de chaîne d'approvisionnement, malgré les efforts actuels pour les réduire"

L'aérien en zone de turbulences ___

La place britannique était notamment pénalisée par le secteur aérien alors que le gouvernement a annoncé lundi que compagnies aériennes devraient utiliser à partir de l'été 70% de leurs créneaux de décollage et d'atterrissage au Royaume-Uni pour ne pas les perdre, contre 50% aujourd'hui. IAG, maison mère de British Airways et Iberia, reculait de 4,92% à 150,06 pence et Easyjet perdait 3,41% à 606,80 pence. A Dublin, Ryanair perdait 4,42% à 15,91 euros.

En Allemagne, Lufthansa reculait de 3,00% à 6,70 euros après l'information du journal italien Il Foglio, selon lequel elle devrait prendre une participation de 40% dans la compagnie nationale italienne ITA Airways.

Unilever reçoit du soutien ___

Unilever s'envolait de 6,07% à 3.898,00 pence, après que le Financial Times a indiqué dimanche que le fonds activiste Trian Partners est entré au capital du géant de produits de grande consommation, fragilisé par sa tentative ratée de rachat d'une unité du groupe pharmaceutique GSK pour une somme pharamineuse.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les cours du pétrole restaient hauts, dans un marché tendu par plusieurs crises géopolitiques faisant planer des risques sur l'offre venant du Moyen Orient et de Russie.

Vers 12H30 GMT le prix du baril de WTI américain pour livraison mars était stable à 85,11 dollars (-0,01%) et celui du baril de Brent de la mer du Nord à même échéance progressait de 0,18% à 88,03 dollars.

Un euro s'échangeait pour 1,1305 dollar (-0,33%) vers 12H30 GMT.

Le bitcoin, continuait de chuter, plongeant encore de 5,10% à 33.560 dollars, soit une perte de près de 20% en cinq jours.

afp/rp