Paris (awp/afp) - Les marchés occidentaux restaient sur les nerfs mardi au début d'une réunion de la Réserve fédérale américaine, dans un environnement économique et géopolitique peu propice aux prises de risque.

Wall Street replongeait dans les premiers échanges, le Dow Jones perdant 1,92%, le S&P 500 2,35% et le Nasdaq 2,71% vers 15H00 GMT, après la séance folle de lundi, finalement conclue dans le vert malgré une chute d'au moins 3% en cours de séance pour ses trois indices: une heure avant la clôture, ils avaient fait volte-face, rebondissant pour une brève chasse aux bonnes affaires, le Dow Jones finissant lundi à +0,29% le Nasdaq à +0,63% et le S&P 500 à +0,28%.

Mardi, les indices européens rebondissaient humblement, perdant leur peu de vigueur après l'ouverture américaine: Paris ne reprenait plus que 0,23%, Londres +0,68%, Francfort +0,56% et Milan +0,28%. A Zurich, le SMI gagnait 0,32%.

Illustration de la nervosité des acteurs de marchés, l'indice VIX de volatilité est monté à ses niveaux de l'automne 2020 (38/39).

La tension est palpable alors que le comité monétaire de la banque centrale américaine (Fed) a entamé mardi matin sa réunion, qui se terminera mercredi midi.

La Réserve fédérale a ouvert la voie au redressement de ses taux directeurs dès le premier semestre de 2022, en réponse à l'inflation et ses effets sur les salaires.

Les marchés attendent également impatiemment de savoir combien de hausses sont prévues pour les mois à venir et jusqu'où le comité monétaire envisage de faire grimper les taux.

"Mais il n'y a pas que la Fed, bien sûr", rappelle Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Menace géopolitique, crise sanitaire, perspectives moins favorables en Chine et coûts pour les entreprises confrontées à l'inflation et les problèmes d'approvisionnement, les risques pour les marchés s'additionnent en ce début d'année.

Ainsi, le FMI a revu à la baisse mardi ses prévisions de croissances mondiale à 4,4%, contre 4,9% auparavant.

Les investisseurs attendent aussi cette semaine la publication des résultats de plusieurs géants technologiques dont Microsoft (ce mardi), Tesla (mercredi) et Apple (jeudi) après des accidents de parcours de certaines banques américaines et de Netflix, ainsi que la publication de la croissance américaine pour le 4ème trimestre 2022.

"Le début de saison décevant n'a pas aidé à remonter le moral" et sans amélioration "le blues de janvier pourrait se transformer en quelque chose de bien plus préoccupant", estime M. Erlam.

Le groupe de défense américain Lockheed Martin, qui a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux prévisions mardi, prenait 2% alors que 3M, qui produit notamment du scotch, des post-it et des masques de protection respiratoire, perdait près de 1% après ses résultats vers 14H40 GMT.

Avertissement sur résultats pour Credit Suisse ___

Credit Suisse, le numéro deux du secteur bancaire helvétique, a lancé mardi un avertissement sur ses résultats du quatrième trimestre en raison de provisions pour litiges de 500 millions de francs suisses suisses (482 millions d'euros). Vers 14H50 GMT, l'action perdait 1,81% à 8,13 francs suisses suisses. La veille, le titre avait perdu 6,8% dans le mouvement de correction des marchés.

Ericsson mieux qu'attendu ___

Le géant suédois de l'équipement télécoms Ericsson (+7,57% à 108,08 couronnes suédoises) a annoncé mardi un bénéfice net en forte hausse en 2021, avec un quatrième trimestre nettement supérieur aux attentes.

Swatch à l'heure des bénéfices ___

L'horloger suisse Swatch Group (-2,66% à 282,30 francs suisses suisses) a renoué avec les bénéfices en 2021 et fait état d'un vif rebond de son chiffre d'affaires, porté par la Chine et les Etats-Unis, tout en restant inférieur à son niveau d'avant-pandémie.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les cours du pétrole repartaient à la hausse mardi, dopés par les tensions géopolitiques entre l'Ukraine et la Russie, après avoir perdu une partie de leurs gains la veille, plombés par l'aversion au risque.

Vers 14H40 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars grimpait de 0,87% à 87,02 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois gagnait 0,70% à 83,90 dollars.

L'euro s'échangeait pour 1,1279 dollar (-0,41%).

Le bitcoin cédait encore 0,78% à 36.520 dollars.

afp/rp