Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers font preuve de vigilance mardi, alors que les signes de rétablissement progressif de la confiance après trois semaines de crise bancaire remontent les rendements obligataires.

A New York vers 13H40 GMT, le Dow Jones progressait de 0,08%, l'indice Nasdaq s'effritait de 0,53% et l'indice S&P 500 cédait 0,15%.

En Europe, les indices évoluaient à l'équilibre à Paris (+0,02%), à Londres (+0,14%) et à Francfort (-0,02%) et Milan gagnait 0,51%. A Zurich, le SMI gagnait 0,47%.

Même si "la poussière n'est pas encore retombée" complètement après les remous du secteur bancaire, "chaque jour qui passe rétablit la confiance et permet aux investisseurs de se sentir un peu plus détendus", observe Craig Erlam, analyste de Oanda.

"Les décideurs politiques continuent également à faire leur part du travail" pour que les turbulences du mois de mars ne dégénèrent pas en crise du système financier, affirme l'expert.

Le patron de la supervision bancaire en zone euro a plaidé mardi pour une "surveillance forte et exigeante" des banques, plutôt que de rouvrir un débat sur les réformes réglementaires.

La Banque d'Angleterre n'a pas non plus proposé de régulation plus stricte pour le secteur bancaire, et son gouverneur Andrew Bailey a assuré être très vigilant, "dans une période de tensions et d'alertes" où les investisseurs "testent" les banques.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, légèrement blessée dans un accident de voiture survenu vendredi, devait s'exprimer dans la journée à Francfort, à l'instar d'un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed).

L'anxiété des investisseurs concernant les banques s'est calmée avec l'arrivée d'un repreneur pour la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB), qui a fait faillite début mars.

Objet de violentes turbulences depuis la faillite de SVB, le marché obligataire s'offrait également une pause.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,55%, contre 3,52% la veille en clôture.

Le taux de la dette allemande à 10 ans valait 2,27%, contre 2,22% à la clôture de lundi et 2,12% à la clôture de vendredi. L'équivalent à deux ans s'établissait à 2,56% contre 2,38% vendredi.

Nouveau coup de semonce pour les banques ___

Initié lundi, le rebond des valeurs bancaires européennes subissait un revers, surtout en France où le Parquet national financier a mené plusieurs perquisitions dans cinq établissements bancaire dont Société Générale (-2,75%), BNP Paribas (-1,58%) et HSBC (-0,76% à Londres).

En hausse à l'ouverture, Deutsche Bank s'enfonçait dans le rouge (-2,65%) à Francfort, tout comme Banco Sabadell (-0,98%) à Madrid. En revanche UBS progressait de 0,92% et Credit Suisse de 0,55% à Zurich.

Concentration dans le gaz ___

Le groupe gazier israélien NewMed Energy a annoncé mardi avoir reçu une offre d'achat de 50% de son capital par un consortium formé par le géant britannique BP (+1,87% à Londres) et la compagnie émiratie ADNOC (+3,04% à Abou Dhabi) pour environ 4 milliards de dollars.

Son action grimpait de 36,85% à la Bourse de Tel Aviv vers 14H45 GMT.

Alibaba et les six valeurs ___

Les investisseurs accueillaient favorablement la perspective d'une scission du géant chinois du commerce en ligne Alibaba (+7,78%), coté à New York, qui va se diviser en six entités distinctes, dont cinq pourraient être cotées séparément. Dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street, Alibaba montait de 7,70%.

Du côté des devises, du pétrole et du bitcoin ___

Les prix du pétrole montaient prudemment après leur forte hausse de la veille. Le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mai valait 78,30 dollars (+0,24%) et le baril de WTI américain à même échéance grappillait 0,01% à 72,82 dollars, vers 13H50 GMT.

Le bitcoin reculait de 0,61% à 26.880 dollars vers 13H40 GMT à la suite de l'annonce d'un régulateur américain à propos d'une procédure en justice contre la plus importante plateforme d'échanges de cryptomonnaies au monde, Binance, ainsi que son patron Changpeng Zhao, accusés d'avoir volontairement contourné la réglementation américaine.

Du côté des devises, l'euro gagnait 0,29% par rapport au dollar, à 1,0830 dollar pour un euro.

afp/rp