Zurich (awp) - Les prix du pétrole marquaient une pause jeudi, après avoir encore une fois progressé la veille, le baril de Brent de mer du Nord ayant frôlé les 90 dollars. Portés dans leur élan sur un marché de l'offre déjà tendu, ils avaient encore progressé après le relèvement de la prévision de demande de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Jeudi vers 08h10, le baril de 150 litres de Brent de mer du Nord pour livraison en mars se négociait à 88,16 dollars, en baisse de 0,32%, après avoir atteint la veille 89,17 dollars la veille, un seuil inédit depuis début octobre 2014. Mercredi soir, il se traitait à 88,44 dollars, soit une hausse de 1,06%.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en février notait pour sa part à 86,89 dollars, en baisse de 0,08%. Mercredi soir, il avait bondi de 1,79% à 86,96 dollars. Depuis fin 2021, le prix du WTI a décollé de près de 15%.

L'AIE "a confirmé que le marché avait l'air plus tendu que prévu, du fait d'une demande plus soutenue, malgré (le variant du coronavirus) Omicron et de l'incapacité de l'Opep+ (pays de l'Opep et leurs alliés) à atteindre ses objectifs de production", a commenté, dans une note, Craig Erlam, analyste d'Oanda. L'Agence a relevé de 200'000 barils par jour son estimation de demande mondiale en 2022, pour la porter à 99,7 millions de barils par jour.

"Si la demande continue à croître fortement ou que l'offre déçoit, le faible niveau des stocks et la diminution des capacités excédentaires signifient que le marché du pétrole pourrait connaître une nouvelle année volatile en 2022", a indiqué l'AIE.

"Ces derniers jours, les événements du Kazakhstan, suivie par les développements en Ukraine et en Turquie ont renforcé les craintes du marché quant à l'offre", a rappelé Andy Lipow, du cabinet Lipow Oil Associates. Mardi soir, une explosion dans le sud-est de la Turquie avait provoqué la fermeture de l'oléoduc entre Kirkouk, en Irak et Ceyhan, avant son rétablissement mercredi matin.

Malgré la brièveté de la coupure, qui apparaît, en outre, avoir été causée non pas par une intervention humaine mais par la chute d'un poteau électrique, selon le gouvernorat de Kahramanmaras, la nouvelle a suffi à crisper encore un peu plus le marché. Mercredi, les analystes de BNP Paribas ont estimé, dans une note, que la probabilité d'un baril à 100 dollars "augmentait".

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