New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fini en hausse vendredi, limitant les pertes de début de semaine, tandis que Wall Street est parvenue à conclure proche de l'équilibre mais elle accuse une nouvelle sévère perte hebdomadaire.

Francfort a gagné 0,72%, Londres a pris 1,19% mais Paris (+0,20%) a été pénalisée par le repli des poids lourds du luxe. A Zurich, le SMI a fini à l'équilibre.

Après un rebond à l'ouverture, la Bourse de New York a plongé avant de se redresser in extremis: l'indice Dow Jones a grappillé 0,03% après avoir passé l'essentiel de la séance profondément dans le rouge, dans un marché toujours inquiet de l'inflation et de son impact sur les marges des entreprises.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a limité ses pertes à -0,30%. Après une incursion en zone de "marché baissier" (bear market) soit de 20% en-dessous de son dernier pic, le S&P 500 a finalement conclu à l'équilibre (+0,01%).

Les indices new-yorkais, ébranlés depuis des semaines par les répercussions de l'inflation aux Etats-Unis et dans le monde, accusent ainsi leur septième semaine de pertes d'affilée pour le Nasdaq et le S&P, une première depuis 2001, au lendemain de l'éclatement de la bulle internet.

Pour le Dow Jones, c'est une huitième semaine consécutive de pertes qui s'accumule, une série noire pas vue depuis 1923.

La perte hebdomadaire atteint 2,90% pour le Dow Jones, 3,82% pour le Nasdaq et 3,04% pour le S&P 500.

L'économie mondiale est confrontée à plusieurs défis de taille: la guerre en Ukraine, les prix élevés de l'énergie et des matières premières, une inflation tenace et un environnement de hausse des taux d'intérêt.

"Si des rebonds techniques peuvent se produire, les risques économiques à moyen terme semblent se concrétiser", soulignent les experts d'Edmond de Rothschild AM.

"La crainte d'une récession a refait surface, les taux d'emprunt d'État se sont stabilisés au cours de la semaine, voire ont légèrement reflué. Cela faisait plusieurs semaines que les obligations n'avaient plus joué leur rôle de valeur refuge", observent-ils.

Le patron de la Bundesbank a plaidé vendredi pour un relèvement rapide des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne afin de juguler la flambée des prix, estimant que "les taux d'intérêt négatifs appartiennent au passé".

"Les différents obstacles vont tenir les marchés en haleine pendant un certain temps", anticipe DWS dans une note, estimant que "la volatilité restera donc élevée".

Au Royaume-Uni, les ventes au détail ont rebondi en avril en dépit d'une inflation record à 9% mais la confiance des consommateurs est au plus bas.

Richemont sanctionné ___

La séance a dévoilé peu de nouvelles d'entreprises européennes hormis celles du géant suisse du luxe Richemont.

Le propriétaire de la maison de joaillerie Cartier a rapporté une hausse de 61% de son bénéfice net annuel et de 46% de son chiffre d'affaires mais son excédent d'exploitation est inférieur aux prévisions des analystes. Son action a chuté de 13,11% à Zurich. Son compatriote Swatch a perdu 3,19%.

Ailleurs en Europe, LVMH (-2,09%), Hermès (-1,94%) et Burberry (-0,53%) ont suivi le mouvement.

La distribution encore touchée ___

Les investisseurs restent inquiets pour la croissance aux Etats-Unis. Un nouveau groupe de distribution, Ross Stores (-22,47%), a signalé une diminution de ses ventes et une réduction de ses prévisions. Il a ainsi rejoint les chaînes Walmart et Target qui ont fait drastiquement chuter les marchés en milieu de semaine.

THG convoité ___

THG, spécialiste des ventes en ligne de cosmétiques et produits nutritifs, s'est envolé de 24% à Londres, après deux offres de rachat, l'une écartée car trop faible et l'autre qui doit encore se concrétiser.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les cours du brut ont pris une respiration et fini en modeste hausse: le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a clôturé en hausse de 0,44% à 112,55 dollars.

Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, il a lui gagné 0,90%, à 113,23 dollars.

"Les risques restent toutefois orientés à la hausse compte tenu de la réouverture de la Chine et des efforts continus de l'UE en vue d'un embargo sur le pétrole russe", prévient Craig Erlam, analyste pour Oanda.

Le dollar repartait à la hausse face à l'euro et aux principales devises, jouant son rôle de valeur refuge face à un marché action ultra volatil.

Vers 19H00 GMT, l'euro cédait 0,43% à 1,0542 dollar alors qu'il s'appréciait légèrement plus tôt en séance.

Le Dollar index, qui compare le billet vert à d'autres grandes devises, avançait de 0,50% à 103,23 points.

Le bitcoin repassait sous les 30.000 dollars (-4,27% à 28.941 dollars).

afp/rp