Paris (awp/afp) - Les marchés actions mondiaux continuaient de s'adapter mercredi à la hausse des taux sur le marché obligataire américain, avant la publication des minutes de la Réserve fédérale américaine.

A New York, le Dow Jones avançait timidement de 0,24% alors que le Nasdaq reculait encore nettement de 1,37% vers 17H50 GMT. Le S&P perdait 0,35%.

Après deux jours marqués par de fortes progressions, les Bourses européennes ont conservé un bon rythme. Paris a battu un nouveau record avec un gain de 0,81%, Francfort s'en rapprochait en faisant +0,74%. Milan a pris 0,74%. Londres s'est contenté de +0,16%. En Suisse, l'indice vedette SMI a tout juste gagné 0,04% à la clôture.

Le rendement de la dette américaine à 10 ans a pris 12 points de base lundi et 2 points mardi. Mercredi il montait légèrement pour s'établir à 1,68%.

Et le taux d'intérêt à deux ans, qui reflète les anticipations de hausse des taux d'intérêt directeurs des banques centrales à court terme, montait à 0,80%, niveau proche de ses plus hauts depuis le début de la pandémie.

La hausse des taux directeurs est l'un des principaux outils traditionnellement utilisé par les banques centrales pour endiguer une forte inflation, comme celle actuellement en cours aux Etats-Unis et en Europe. Ils se répercutent aussi sur le marché obligataire.

"Alors que les facteurs transitoires de l'inflation s'atténuent, les pressions plus permanentes semblent s'intensifier. Il n'est donc pas étonnant que les banques centrales aient décidé qu'il était temps d'agir", a commenté Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Mercredi soir sera publié le compte-rendu des échanges des membres de la banque centrale américaine, la Fed, lors de leur réunion de décembre.

Le document pourrait donner aux investisseurs plus de clarté sur les intentions de l'institution monétaire face à l'inflation.

La Réserve fédérale a déjà prévenu qu'elle prévoyait des hausses de ses taux directeurs en 2022, au contraire de la Banque centrale européenne qui a dit vouloir attendre 2023.

Elle sera confortée par la robustesse du marché de l'emploi américain: le secteur privé aux Etats-Unis a créé près de deux fois plus d'emplois qu'attendu en décembre selon l'enquête mensuelle de la société de services aux entreprises ADP, publié mercredi.

Vendredi est attendu le rapport mensuel de l'emploi par le département du Travail, qui sera encore plus scruté.

Les matières premières bien orientées

Les cours du pétrole ont grimpé mercredi, après l'annonce d'un bond de la création d'emplois privés aux Etats-Unis, mais la hausse s'est atténuée à la suite de la publication d'une baisse moins importante qu'anticipé des réserves commerciales de brut aux Etats-Unis.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars prenait 1,53% à 81,22 dollars vers 17H40 GMT. Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février gagnait 1,73% à 78,31 dollars.

Shell a terminé en hausse de 1,27% à 1.722,39 pence et BP en progression de 1,08% à 355 pence après avoir déjà pris 6% la veille grâce à l'apaisement des craintes liées à Omicron pour l'activité économique mondiale. A Paris, TotalEnergies est monté de 1,20% à 45,92 euros.

Aux Etats-Unis, le producteur de boulettes de minerai de fer Cleveland-Cliffs (+8,22%) ou le groupe sidérurgique US Steel (+5,43%) étaient aussi en verve. A Paris, ArcelorMittal a pris 2,64% à 29,70 euros.

Rotation sectorielle au détriment de la tech

La hausse des taux d'intérêt se répercutait sur les actions des entreprises technologiques.

A Wall Street, Microsoft reculait de 2,18%, Alphabet, maison-mère de Google, de 2,55%.

Etaient ainsi dans le rouge le géant des semi-conducteurs AMD (-2,94%) ou l'éditeur de logiciels Adobe (-4,61%).

A l'inverse, d'autres valeurs profitaient de la "rotation sectorielle" comme les banques (Commerzbank +1,99% à 7,47 euros à Francfort) ou l'automobile, avec Daimler (+4,41% à 84,98 euros) en Allemagne ou Renault (+5,31% à 34,00 euros) en France.

Il se produit une rotation sectorielle, avec les valeurs de croissance, comme la technologie, qui partent à la baisse, alors que celles sur la réouverture des économies, comme l'industrie, les banques, le tourisme, l'automobile, progressent.

Du côté de l'euro et du bitcoin

L'euro progressait de 0,49% par rapport au dollar, à 1,1342 dollar.

Le bitcoin était stable (-0,06%) à 46.200 dollars.

afp/al