New York (awp/afp) - De solides créations d'emplois aux Etats-Unis ont fait basculer Wall Street dans le rouge jeudi, et les Bourses européennes ont aussi marqué un coup d'arrêt face à la perspective d'une Réserve fédérale américaine (Fed) plus stricte dans sa lutte contre l'inflation.

Les indices de New-York ont terminé en berne: l'indice Dow Jones a reculé de 1,02%, le Nasdaq de 1,47% et l'indice élargi S&P 500 de 1,16%.

En Europe, après un début d'année tonitruant, les indices se sont un peu repliés: Paris a cédé 0,22%, Milan 0,11%, Francfort 0,38%. Londres, dont les entreprises exportatrices sont favorisées par la faiblesse de la livre, a pris 0,64% et était à son plus haut depuis avril 2022. A Zurich, le SMI a cédé 0,74%.

Les Bourses européennes sont bien plus dynamiques que celles de l'autre côté de l'Atlantique depuis le début de l'année.

"L'Europe, via ses exportations, est plus sensible à la Chine", et réagit donc davantage aux signaux "convaincants" de réouverture de l'économie, malgré l'explosion des cas de contamination au Covid-19 dans le pays, explique Nicolas Leprince, gérant d'Edmond de Rothschild AM.

Les employeurs privés aux Etats-Unis ont créé en décembre 235.000 emplois bien plus qu'attendu malgré le ralentissement de l'activité économique provoqué par la Fed pour lutter contre une inflation.

L'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab sert de mise en bouche avant la publication vendredi du rapport officiel sur l'emploi américain par le département du travail.

"Les données ne sont pas celles que la Réserve fédérale attendait", a expliqué Craig Erlam, analyste d'Oanda. Un marché du travail solide entraîne des hausses de salaire, qui sont ensuite répercutées dans les prix des entreprises, alimentant l'inflation.

"Nous nous retrouvons à nouveau dans le cas où des bonnes nouvelles apparaissent comme des mauvaises nouvelles", a jugé Jack Ablin de Cresset Capital.

L'idée d'une politique monétaire stricte défendue par la Fed profitait au dollar, qui montait de 1,20% face à la livre, à 1,1910 dollar et de 0,79% face à l'euro, à 1,0520 dollar vers 21H25 GMT.

Les taux obligataires remontaient nettement après la forte baisse des dernières séances. Le rendement du 10 ans américain atteignait 3,71%.

Abysses pour Bed Bath and Beyond ___

Le titre de la chaîne de magasins d'articles pour la maison Bed Bath and Beyond s'est écroulé de 29,88% à 1,69 dollar. L'action est au plus bas depuis trente ans et a perdu plus de 80% de sa valeur depuis fin 2021. L'enseigne a reconnu qu'une faillite n'était pas exclue.

L'entreprise fait face depuis plusieurs mois à une diminution de la fréquentation dans ses magasins et à des difficultés d'approvisionnement et d'inventaire.

Joyeuses fêtes pour les magasins anglais ___

Les meilleures ventes annoncées par le géant de l'habillement britannique Next faisaient flamber son cours de 6,89%. Son concurrent JD Sports a grimpé aussi de 3,07% et le magasin de bricolage Kingfisher a de son côté pris 2,67%.

La chaîne de produits discount B&M European Retail a pris 0,66% après "de solides ventes avant Noël", selon l'analyste de CMC Markets Michael Hewson. Associated British Food a aussi grimpé de 4,31%.

De l'intérêt pour la banque Standard Chartered ___

La banque britannique Standard Chartered a gagné 6,78% jeudi après des informations sur une possible offre de reprise par First Abu Dhabi Bank. Le titre a brièvement bondi de 20% mais la baisse a été contenu car First Abu Dhabi Bank a tempéré l'information, assurant que l'offre de reprise un temps envisagé, n'était plus d'actualité.

Du côté de l'énergie ___

Sur le marché du pétrole, dont les cours avaient encore dévissé mercredi, le baril de WTI américain, avec échéance en février, est remonté de 1,13%, à 73,67 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord a gagné 1,09% à 78,69 dollars après une hausse sensible des stocks de pétrole.

afp/rp