Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluaient à la baisse mardi et les taux obligataires grimpaient à des niveaux plus vus depuis des années sous l'effet des craintes de voir la banque centrale américaine relever fortement ses taux mercredi face à l'inflation.

La Bourse de New York a ouvert en baisse: vers 14H00 GMT, le Dow Jones tombait de 1,19%, le S&P 500 de 1,18% et le Nasdaq de 0,89%.

Les places européennes qui avaient ouvert largement dans le vert ont plongé en territoire négatif: Paris reculait de 1,38%, Francfort de 1,11% et Milan de 1,51%. Fermée lundi en raison des funérailles de la reine d'Angleterre Elisabeth II, la Bourse de Londres cédait 0,70%. A Zurich, le SMI perdait 1,16%.

Dans le même temps, les taux d'intérêt sur le marché obligataire se tendaient encore: le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans américain, l'échéance qui fait référence, montait à 3,57%, un record depuis 2011.

Le taux à deux ans, réputé plus sensible aux anticipations du marché quant à la politique monétaire de la Fed, valait lui 3,97%, un niveau plus atteint depuis près de 15 ans.

En France, le taux à dix ans a dépassé son plus haut annuel, atteignant 2,48%, un record depuis janvier 2014. Le taux allemand à dix ans est aussi à son plus haut depuis début 2014.

Les investisseurs se préparent à une nouvelle forte hausse du taux directeur de la Banque centrale américaine (Fed), qui se réunit mardi et mercredi, pour lutter contre l'inflation.

Les analystes s'accordent globalement pour prévoir une troisième hausse de 75 points de base consécutive, même si certains envisagent même 100 points de base.

Au-delà de la remontée, et du petit soulagement qui pourrait se manifester sur le marché après un éventuel renoncement à une hausse de 100 points de base, le discours de Jerome Powell, président de la Fed, servira de tendance pour les prochaines semaines.

"La piqure de rappel concernant la détermination des banques centrale a été violente à Jackson Hole avec le discours lapidaire et expéditif du président de la Fed", qui a anéanti "l'hypothèse de la proximité d'un pivot et ramené les marchés financiers à la réalité du durcissement monétaire", commente Alexandre Baradez, analyste d'IG.

En Suède, la banque centrale n'a pas fait dans la demi-mesure et a relevé mardi d'un point entier son principal taux directeur.

En Allemagne, les prix à la production ont bondi de 45% sur un an en août alors qu'une hausse de 37% était prévue par les analystes.

Haleon se fait à son indépendance ___

Le nouveau géant des soins de grande consommation Haleon, ancienne branche du laboratoire britannique GSK désormais indépendante, gagnait mardi 2,06% à la Bourse de Londres après avoir annoncé pour son premier résultat séparé un bénéfice net en hausse de 5,3% à 517 millions de livres au premier semestre.

Ford freiné par l'inflation ___

Le constructeur américain Ford chutait de 9,09% à Wall Street, après avoir prévenu lundi qu'à la suite de récentes négociations, il allait verser un milliard de dollars de plus qu'initialement prévu à ses fournisseurs au troisième trimestre, en raison de l'inflation.

Du côté des devises et de l'énergie ___

L'euro s'affaiblissait et repassait sous la parité face au dollar (-0,72% à 0,9982 dollar vers 11H45 GMT).

Le bitcoin reculait de 3,11% à 18.900 dollars, proche de son plus bas de juin.

Le prix du gaz naturel en Europe valait 183 euros, peu après avoir touché un plus bas en près de deux mois à 169,790 euros.

Après avoir frôlé un plus bas de huit mois lundi, puis terminé en hausse, les prix du pétrole reculaient encore face aux craintes de récession: le Brent de Mer du Nord pour livraison novembre cédait 1,48% à 90,63 dollars et le WTI américain pour livraison octobre 1,49% à 84,46 dollars vers 13H55 GMT.

afp/rp