Paris (awp/afp) - La hausse des taux d'intérêt obligataires plombait les marchés boursiers mardi, tandis que les prix du pétrole étaient au plus haut depuis 2014.

Les places européennes étaient ancrées dans le rouge depuis l'ouverture. Vers 12H45 GMT, Paris lâchait 0,80%, Francfort 0,98% et Milan 0,65%.

Londres perdait de son côté 0,50%, cette dernière limitant l'érosion grâce à ses valeurs pétrolières. Au Royaume-Uni, le taux de chômage a baissé à 4,1% pour les trois mois achevés fin novembre. A Zurich, le SMI cédait 0,80%.

La Bourse de New York, qui était fermée lundi en raison d'un jour férié, devrait ouvrir également en retrait. Le contrat à terme du Dow Jones perdait 0,78%, celui du S&P 500 0,88% et celui du Nasdaq 1,43%.

Les prix des barils de Brent et de WTI ont tout deux atteint mardi leur plus haut niveau depuis plus de sept ans, dopés par des perturbations de l'offre, de vives tensions géopolitiques et une remontée de la demande.

"Les difficultés d'approvisionnement dans certains pays producteurs de pétrole importants, comme l'Angola, le Nigeria et la Libye, combinées aux prix exceptionnellement élevés du gaz naturel, continuent de faire pression sur les prix du brut", complète Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Quant à la situation sanitaire, le variant Omicron s'avère moins grave pour la demande de pétrole que ses prédécesseurs et ne freine pas la remontée des cours.

De nombreux analystes s'attendent désormais à voir les prix du brut dépasser les 90 dollars le baril, voire la barre des 100 dollars, ce qui semblait encore impossible à envisager il y a quelques mois.

Cette hausse des cours du pétrole brut "alimente les craintes d'inflation et rend probable une nouvelle accélération du changement de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine", estime Jürgen Molnar, analyste chez RoboMarkets.

Les annonces que l'institution a faite sur un durcissement monétaire à venir font grimper les taux d'intérêt sur le marché obligataire.

Les rendements de la dette américaine sont au plus haut depuis le début de la pandémie: à 1,81% pour l'échéance à 10 ans et 1,01% pour le deux ans. Le taux d'emprunt allemand se rapproche de zéro pour la première fois depuis 2019.

Une hausse des taux obligataires pénalise généralement les actions car elle améliore la rentabilité des obligations, des actifs considérés comme moins risqués par les investisseurs.

D'un autre côté, la Banque du Japon a maintenu sa politique monétaire ultra-accommodante, malgré un rehaussement de ses prévisions d'inflation pour 2022-2023.

"Avec les décisions de politique monétaire de Tokyo, le patchwork de politique monétaire en 2022 sera encore plus coloré", ce qui peut perturber les marchés, selon Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Le pétrole flambe ___

Vers 12H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars grimpait de 0,83% à 87,20 dollars, après avoir atteint 88,13 dollars peu avant 08H00 GMT.

Dans le même temps, le baril américain de WTI pour livraison en février avançait de 1,40% à 84,99 dollars, après un pic à 85,74 dollars.

Les valeurs pétrolières bénéficiaient de cette tendance. A Londres, Shell prenait 1,97% et BP 1,32%. A Paris, TotalEnergies montait de 1,60%.

Record à la baisse pour l'auto ___

Les ventes de voitures neuves en Europe ont marqué un nouveau record à la baisse en 2021, freinées par la crise sanitaire et les pénuries de puces électroniques.

Les valeurs du secteur se reprenaient après un début de séance dans le rouge. A Paris, Renault perdait 0,18%, tout comme Stellantis. A Francfort, Volkswagen lâchait 0,42% et Continental 2,04%, mais Daimler prenait 0,15%.

Le leader mondial des poids-lourds Daimler Trucks (-1,96% à 34,74 euros) a pour sa part augmenté ses ventes de 20% en volume en 2021.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

La monnaie européenne reculait de 0,18% à 1,1388 dollar vers 12H40 GMT.

Le bitcoin était stable (-0,06%) à 41.710 dollars.

afp/rp