New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont fini dans le vert jeudi, au terme d'une journée au cours de laquelle les banques centrales ont réaffirmé, en parole et en acte, leur détermination à lutter contre l'inflation, provoquant une nouvelle hausse des taux sur le marché obligataire.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,61%, l'indice Nasdaq a pris 0,60% et l'indice élargi S&P 500, 0,66%.

Les indices européens ont terminé bien orientés : Paris a gagné 0,33%, comme Londres, Milan a pris 0,88% mais Francfort a reculé de 0,09%.

La Banque centrale européenne a relevé jeudi ses principaux taux directeurs de 0,75 point, la plus forte hausse de son histoire commencée en 1999, pour faire face à la flambée de l'inflation en zone euro, de 9,1% sur un an en août. Cette décision était attendue par la plupart des analystes.

L'inflation restera "beaucoup trop forte" sur une "période prolongée", a souligné l'institution, qui a nettement relevé ses prévisions de hausse des prix pour 2022 et 2023.

La décision a été "unanime" parmi les gouverneurs, selon la présidente Christine Lagarde. Elle a aussi dit que son institution était encore "loin" du taux "qui aidera à ramener l'inflation à 2%", sa cible, augurant de nouvelles hausses importantes.

"La BCE est passée d'une situation d'incertitude sur la réaction à avoir à une situation dans laquelle il est de plus en plus certain qu'elle doit réagir avec force", explique Andrew Mulliner, de Janus Henderson.

Outre-Atlantique, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a mis en garde jeudi contre une "détente prématurée" des taux de la Fed, qui pourrait empêcher de juguler l'inflation.

Les opérateurs sont convaincus qu'elle imitera la décision de la BCE lors de sa prochaine réunion des 21 et 22 septembre. La Fed est déjà bien en avance sur le mouvement par rapport à la BCE : les taux se situent déjà entre 2,25 et 2,50% contre 0,75% pour le principal taux en zone euro.

Dans ce contexte, les taux d'intérêt de la dette des pays européens remontaient : le rendement pour l'emprunt allemand à dix ans, l'échéance qui fait référence, s'approchait de nouveau de ses pics de juin, à 1,71%, contre 1,57% mercredi.

Le taux des emprunts d'État américains à trois mois s'installait au-dessus de 3%, après une première incursion mercredi au-dessus de ce seuil, une première depuis quatorze ans.

Sur le marché des devises, l'euro ne profitait pas de la fermeté de la BCE, reculant très légèrement de 0,05%, à la parité parfaite (un dollar pour un euro), vers 20H50 GMT.

Le bitcoin était en hausse de 0,13% à 19.377,50 dollars.

Le pétrole remonte ___

Les cours du pétrole ont rebondi jeudi après une glissade de dix jours, grâce à des achats techniques avec, en toile de fond, la menace d'une réduction encore plus drastique des exportations d'énergie russe.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a gagné 1,30%, pour clôturer à 89,15 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, il a pris 1,95%, à 83,54 dollars.

Le gaz naturel européen rebondissait aussi de 3,40% pour s'échanger à 221 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais.

Les financières résistent ___

Les hausses des taux décidées et à venir permettaient aux entreprises financières, notamment les banques, de résister à la tendance globale des marchés. En Europe, Unicredit a grimpé de 6,02%, Commerzbank 5,44% et Société Générale 2,62%. Les assureurs Axa (+2,78%) ou Munich Re (+1,99%) ont aussi progressé.

A Wall Street JPMorgan Chase (+2,32%), Bank of America (+3,23%) ou Wells Fargo (+3,15%) étaient aussi à la fête.

Melrose se scinde ___

Le groupe industriel britannique Melrose a dévissé de 9,34%, après avoir annoncé jeudi son intention de scinder et d'introduire en Bourse séparément deux entités, GKN Automotive (pièces automobiles) et GKN Powder Metallurgy (poudres métalliques).

afp/rp