New York (awp/afp) - La hausse des taux d'intérêt obligataires a sévèrement plombé les marchés boursiers mardi, tandis que les prix du pétrole se sont inscrits au plus haut depuis 2014.

Wall Street a terminé en vif repli. Le Nasdaq a perdu 2,60%, tandis que le S&P 500 a reculé de 1,84% et le Dow Jones de 1,51%.

Les places européennes se sont repliées: Paris a lâché 0,94%, Francfort 1,01% et Milan 0,74% et Londres 0,63%. A Zurich, le SMI a perdu 0,82%.

Les marchés craignent que "les pressions inflationnistes plus fortes déclenchent un cycle de relèvement des taux beaucoup plus agressif de la part des banques centrales", et notamment la Réserve fédérale américaine, décrit Michael Hewson de CMC Markets.

Les rendements de la dette américaine sont au plus haut depuis le début de la pandémie: à 1,86% pour l'échéance à 10 ans et 1,04% pour le deux ans. Le taux d'emprunt allemand se rapproche de zéro (-0,02%) pour la première fois depuis 2019.

Une hausse des taux obligataires pénalise généralement les actions car elle améliore la rentabilité des obligations, des actifs considérés comme moins risqués par les investisseurs.

La hausse des prix dans toute l'économie est notamment alimentée par celle des matières premières, en particulier le pétrole.

Les prix des barils de Brent et de WTI ont tous deux atteint mardi leur plus haut niveau depuis plus de sept ans, dopés par des perturbations de l'offre, de vives tensions géopolitiques et une remontée de la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars a gagné 1,19% pour finir à 87,51 dollars. En séance, il avait grimpé jusqu'à 88,13, pour la première fois depuis le 14 octobre 2014.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour échéance en février, a lui pris 1,92% pour s'établir à 85,43 dollars. Plus tôt, il s'était inscrit à 85,74 dollars, une première depuis le 13 octobre 2014.

Les pétrolières profitent de la flambée des cours ___

Les valeurs pétrolières bénéficiaient de cette tendance. A Londres, Shell a gagné 1,60% à 1.872,20 pence, et BP 0,51% à 395,75 pence. A Paris, TotalEnergies est monté de 1,50% à 50,42 euros.

Le géant pétrolier et gazier américain ExxonMobil, qui s'est engagé à la neutralité carbone de ses opérations d'ici 2050, a avancé de 1,68% à 73,08 dollars.

Des résultats mal accueillis ___

Si le bénéfice de la banque Goldman Sachs a atteint un record en 2021, son quatrième trimestre, plus faible, a été sanctionné par les investisseurs (-6,97% à 354,40 dollars).

Les résultats ont aussi plombé le groupe de cosmétiques et compléments alimentaires THG. Le cours s'est affaissé de 9,64% à 157,70 pence, après avoir annoncé des marges inférieures aux attentes du marché pour 2021, malgré une hausse de son chiffre d'affaires de 35%. L'action plonge depuis septembre, les investisseurs s'inquiétant notamment de la gouvernance du groupe.

Microsoft s'octroie Activision-Blizzard ___

Microsoft (-2,43% à 302,65 dollars) a annoncé son intention de racheter, pour près de 69 milliards de dollars, le géant américain des jeux vidéo Activision-Blizzard (+25,88% à 82,31 dollars), qui édite notamment "Call of Duty", "World of Warcraft" et "Candy Crush".

Il s'agit de la deuxième grosse acquisition de l'année dans le secteur, après celle de Zynga par Take-Two Interactive (+0,96% à 154,04 dollars) pour 12,7 milliards de dollars. Electronics Arts montait aussi de 2,66% à 133,91 dollars tandis qu'à Paris, l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft bondissait de 11,87% à 50,44 euros après l'annonce.

La tech de nouveau à la peine ___

La hausse des taux pénalisait les valeurs dites de croissance comme les entreprises technologiques, qui ont le plus profité de l'environnement de taux bas pour financer leurs développements et soutenir leur valorisation.

A Wall Street, dans les premiers échanges, Uber a lâché 7,47% à 38,41 dollars, Alphabet, maison-mère de Google, 2,50% à 2.725,81 dollars et Meta, qui détient Facebook, 2,96% à 318,15 dollars.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

Peu avant 22H00 GMT, la monnaie européenne reculait fortement face au billet vert, dopé par la montée des taux. L'euro perdait 0,74% à 1,1324 dollar.

Le bitcoin avançait de 1,68% à 42.444 dollars.

afp/rp