Paris (awp/afp) - La tendance à la prudence s'ancrait mercredi en Europe et devrait essaimer à Wall Street, où l'indice des prix de la consommation américaine était très attendu sur fond de poussée des anticipations inflationnistes.

Vers 12H00 GMT, Paris (-0,01%), Francfort (-0,07%) et Milan (+0,01%) s'ancraient à l'équilibre tandis que Londres affichait une petite hausse (+0,26%).

Wall Street s'apprêtait à ouvrir légèrement dans le vert, les contrats à terme étant en hausse de 0,30% sur les trois indices principaux.

Depuis le début du mois, la tendance est globalement haussière sur les marchés, confiants dans la relance américaine, motivés par des résultats dans l'ensemble de bonne facture et encouragés par la vaccination en cours contre le Covid-19.

Mais il n'est pas impensable qu'une correction puisse prendre forme à un certain moment.

"Certains s'interrogent sur les niveaux de valorisation, d'autant que les variants de la Covid-19 font peser des risques sur la reprise et que les anticipations d'inflation sont au plus haut depuis 2013 aux Etats-Unis", souligne Franklin Pichard, directeur de Kiplink Finance.

Les chiffres de l'inflation sont attendus dans l'après-midi aux Etats-Unis, où un discours du président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell sera particulièrement surveillé.

Les injections massives de liquidités sur les marchés, grâce à un soutien monétaire et budgétaire sans relâche pour faire face à la crise, ont fait repartir les anticipations d'inflation à la hausse.

Pour faire face au risque que la croissance américaine soit entravée par la pandémie, les démocrates veulent faire passer un plan de relance de 1.900 milliards de dollars. Celui-ci est actuellement débattu au Congrès.

Les investisseurs se demandent si cette aide d'envergure ne risque pas d'entraîner une surchauffe de l'économie, ce qui pourrait créer de l'inflation et peser sur le dollar.

"Les stratégistes craignent que la thématique de la reflation qui a fait remonter le rendement des bons du Trésor américain ne finisse par affecter les actions après avoir porté des secteurs cycliques comme les banques et l'automobile", indique M. Pichard.

Les marchés misent sur le soutien prolongé des banques centrales en attendant la reprise économique anticipée pour le courant de l'année.

"Mais quelques déclarations ou indicateurs peuvent laisser penser que des discussions sur un début d'inflexion des politiques monétaires interviendront peut-être plus rapidement que certains investisseurs le pensent", prévient Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché chez IG France.

Thyssenkrupp gonfle ses gains

Le titre amplifiait ses gains (+7,60% à 10,70 euros) sur le MDax après que le conglomérat allemand Thyssenkrupp a divisé par trois sa perte nette au premier trimestre 2020/2021 sur un an.

Ubisoft déçoit

Le titre d'Ubisoft chutait de 6% au lendemain de la présentation d'une activité pourtant "record" lors de son troisième trimestre achevé fin décembre, mais sans que l'éditeur français de jeux vidéo n'ait remonté ses objectifs de résultat opérationnel au niveau espéré par les investisseurs, ni rassuré ceux-ci sur les perspectives de l'exercice 2021/22.

Heineken s'étrangle

Le titre cédait 1,89% à 87,36 euros après une perte nette de 204 millions d'euros pour 2020 et 8.000 emplois en voie de suppression pour le brasseur néerlandais.

La finance jubile

A Paris, le titre Société Générale prenait 3,57% à 18,01 euros les investisseurs retenant des résultats dépassant les attentes sur le quatrième trimestre plutôt qu'une perte nette de 258 millions d'euros sur l'année.

L'action Natixis grimpait de 7,43% à 3,98 euros. Le groupe bancaire mutualiste BPCE prévoit de racheter pour presque 4 milliards d'euros le solde du capital de sa filiale cotée en vue de la retirer de la Bourse.

Du côté des devises et du pétrole

Vers 12H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 0,62% à Londres par rapport à la clôture de mardi, à 61,46 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de mars montait de 0,46% à 58,63 dollars.

L'euro se stabilisait (+0,05%) face au dollar, à 1,21 dollar pour un euro.

afp/jh