Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales retrouvaient le chemin de la hausse mardi, soulagées par la poursuite du tassement de l'inflation aux Etats-Unis, une bonne nouvelle après plusieurs jours difficiles en raison des faillites de banques américaines.

Après deux séances de forte baisse, les places européennes remontaient la pente. A 14H15 GMT, Paris avançait de 1,78% et Francfort de 1,75%, après avoir grimpé de plus de 2% quelques minutes plus tôt. Londres prenait 0,87% et Milan 2,16%. A Zurich, le SMI gagnait 0,72%.

La Bourse de New York a ouvert en hausse: le Dow Jones prenait 0,99%, l'indice Nasdaq gagnait 1,72% et l'indice élargi S&P 500 1,48%.

L'inflation a encore ralenti aux Etats-Unis en février à 6% sur un an, son plus faible niveau depuis près d'un an et demi, au moment où la Réserve fédérale américaine (Fed), chargée de juguler cette hausse des prix, est sous pression avec la faillite de la banque SVB.

L'inflation ralentit également sur un mois, à 0,4%, conforme là aussi aux attentes des analystes.

"Le mouvement de désinflation se poursuit mais, dans les services, l'inflation reste résiliente et suffisamment forte pour que la banque centrale considère qu'elle n'a pas gagné cette bataille", commente Christian Parisot, économiste du courtier Aurel BGC.

Certains opérateurs de marché se demandaient si la faillite de plusieurs banques régionales américaines était susceptible d'entraîner un ralentissement des hausses des taux par les banques centrales, voire en sonner le glas, alors qu'un relèvement plus fort que prévu était attendu il y a encore quelques jours.

Les taux fixés par les banques centrales sont leur principal outil pour peser sur l'inflation.

La prochaine réunion de la banque centrale américaine se tiendra dans une semaine.

Rolls-Royce et BAE Systems propulsés par les sous-marins ___

Le groupe industriel Rolls-Royce progressait de 4,83% à 152 pence et le groupe de défense BAE Systems gagnait 1,87% à 925 pence à Londres, au lendemain de l'annonce d'un programme de sous-marins à propulsion nucléaire, fruit d'une coopération entre le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Australie, dont les exemplaires britanniques seront construits par les deux entreprises.

Les bancaires reprennent des couleurs ___

Les établissements financiers, qui ont perdu plus de 450 milliards d'euros de capitalisation boursière en deux jours, selon l'indice mondial MSCI Financial, reprenaient des couleurs.

Après avoir perdu lundi près de 10% et évolué à ses plus bas dans la première partie de la séance, Credit Suisse remontait de 1,51% vers 13H35 GMT.

Ailleurs en Europe, BNP Paribas reprenait 3,90%, Société Générale 3,53%, Banco BPM 0,57%, Commerzbank 4,52%, Standard Chartered 1,71% et HSBC 1,37%.

Massacrées en Bourse depuis trois séances, les banques régionales américaines commençaient à arrêter l'hémorragie: First Republic Bank montait de plus de 48% et Western Alliance de 45% dans les premiers échanges.

Meta élague encore ___

Meta, maison-mère des réseaux sociaux Facebook et Instagram, va supprimer 10.000 postes de plus, après une première vague de 11.000 licenciements début novembre, a annoncé mardi le PDG du groupe, Mark Zuckerberg. L'action Meta montait de plus de 5% dans les premiers échanges.

Sur les autres marchés ___

Après une spectaculaire détente des taux d'intérêt des emprunts des États lundi, le marché de la dette souveraine se retendait fortement mardi: le rendement de l'emprunt à 10 ans américain s'établissait à 3,66% et le deux ans à 4,38% vers 13H50 GMT.

Le dollar se reprenait un peu par rapport aux autres monnaies. L'euro reculait de 0,27% à 1,0702 dollar et la livre de 0,16% à 1,2163 dollar vers 13H55 GMT.

Par ailleurs, la livre libanaise a franchi mardi le seuil record de 100.000 livres pour un dollar sur les marchés parallèles, ont rapporté des bureaux de change dans le pays miné depuis plusieurs années par une crise économique historique.

Le bitcoin grimpait de 6,38% à 25.781 dollars, après avoir bondi de plus de 12% lundi.

Après avoir connu une séance volatile lundi et touché un plus bas depuis janvier en cours de journée (78,34 dollars), le baril de pétrole Brent de la mer du Nord reculait de 0,58% à 80,36 dollars et celui de WTI américain perdait 1,97% à 73,32 dollars, vers 13H55 GMT.

afp/rp