New York (awp/afp) - L'enthousiasme pour les actions est retombé comme un soufflé mercredi, même si Wall Street a sauvé les meubles, alors que les rendements des emprunts d'États remontaient après une accélération des créations d'emplois aux États-Unis, qui renforce le scénario d'une forte hausse des taux de la banque centrale américaine en novembre.

Après trois séances très positives, les places européennes ont rechuté, Paris perdant 0,90% et Francfort cédant 1,21%, tandis que Londres a reculé de 0,48%, plombée notamment par les valeurs de la distribution. A Zurich, le SMI a cédé 1,07%.

Wall Street a marqué une pause plus modeste, limitant les pertes après une séance plus profondément dans le rouge: l'indice Dow Jones a lâché 0,14%, le Nasdaq 0,25% et le S&P 500 0,20%.

"Après le brillant rebond des marchés boursiers ces deux derniers jours, c'est le retour au calme aujourd'hui. Les investisseurs positionnés sur le court terme se retirent déjà pour sécuriser leurs bénéfices, en attendant le rapport sur l'emploi aux États-Unis de vendredi", a commenté Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.

"Je pense que nous sommes dans un schéma d'attente avant le rapport sur l'emploi américain vendredi", a également suggéré Karl Haeling de LBBW, évoquant le marché actions américain.

Les marchés actions ont démarré octobre en fanfare, après un mois de septembre très négatif marqué par un durcissement des conditions financières qui menace les perspectives de croissance.

Fragile, leur rebond n'a pas résisté à l'annonce d'un nombre plus élevé que prévu d'emplois créés dans le secteur privé en septembre aux Etats-Unis, combiné à une hausse des salaires qui laissent à la Réserve fédérale américaine (Fed) encore de la marge pour remonter ses taux directeurs afin de ralentir l'économie.

Dans cette perspective, les rendements des emprunts souverains remontaient après leur spectaculaire décrochage des dernières séances: le bon du Trésor américain à 10 ans progressait à 3,74% contre 3,63% la veille vers 20H00 GMT.

Dans un marché repris par l'aversion au risque, le dollar a rebondi. Il prenait 1% face à l'euro et 1,33% face à la livre, vers 20H00 GMT. La devise britannique était en baisse plus marquée que les autres monnaies après une intervention de la Première ministre Liz Truss, qui n'a pas détaillé les points majeurs de ses mesures budgétaires controversées.

Le bitcoin soufflait aussi, après avoir retrouvé les 20.000 dollars (-1,11% à 20.110 dollars).

Les investisseurs, en quête de toute indication sur la trajectoire à venir des taux des banques centrales, vont surveiller vendredi les chiffres officiels du marché du travail: le taux de chômage de septembre est prévu rester stable par rapport à août, à 3,7%, et 275.000 créations d'emplois sont anticipées.

Les pneus font crisser l'automobile ___

Les fabricants de pneus ont souffert après des déclarations du patron du groupe français Michelin, Florent Menegaux, sur l'augmentation des stocks pour son entreprise, selon Bloomberg. Michelin a perdu 5,12%, Continental et Pirelli plus de 4%. Le reste du secteur automobile a été à la peine comme les équipementiers Faurecia (-7,70%) et Valeo (-6,55%).

La distribution à la peine ___

La plateforme de livraison de courses britannique Ocado (-10,04% à 456,10 pence) a accusé la chute la plus importante à la Bourse de Londres, suivie de la chaîne d'habillement Next (-5,33% à 4.762 pence). Le géant britannique des supermarchés Tesco a baissé de plus de 4% à Londres, après avoir publié un bénéfice net divisé par trois pour son premier semestre décalé. A Paris, Carrefour a perdu 3,37%.

Un vent mauvais souffle chez Siemens Gamesa ___

Le titre a perdu 5,62% à 11,51 euros. Le patron de la branche d'éolien terrestre de la filiale Siemens Gamesa a été limogé en raison de mauvaises performances, selon Bloomberg.

Tesla en repli ___

Twitter a peu cédé de points (-1,35% à 51,30 dollars), après avoir bondi de 22% la veille à la suite du coup de théâtre d'Elon Musk qui avait relancé son offre d'achat sur le réseau social.

Le titre de Tesla a encore perdu 3,46% à 240,81 dollars. Depuis vendredi, l'action a fondu de 9%.

L'Opep+ fait grimper le pétrole ___

Les prix du pétrole ont grimpé dans la foulée de la coupe drastique dans ses quotas de production de pétrole décidée mercredi par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+).

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 1,70%, pour clôturer à 93,37 dollars.

Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre, il a pris 1,43%, à 87,76 dollars.

Les valeurs pétrolières Shell (+1,73% à 2.378,50 pence) et BP (+1,25% à 460,20 pence) ont bien résisté à Londres, comme TotalEnergies (+1,09%) à Paris.

afp/rp