Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers restaient bien orientés jeudi, mais les taux obligataires baissaient face aux craintes de récession économique mondiale des investisseurs après la publication des prévisions économiques de la Banque d'Angleterre.

Après avoir nettement rebondi mercredi, Wall Street a ouvert divisée: le Dow Jones cédait 0,15%, le Nasdaq grappillait 0,19%, le S&P 500 était stable (-0,02%) vers 14H10 GMT.

En Europe, Francfort gagnait 0,67%, Milan 0,46%, Paris 0,70% et Londres prenait 0,16%. A Zurich, le SMI abandonnait 0,13%.

La Banque d'Angleterre prévoit une croissance de 3,5% au Royaume-Uni en 2022, une première contraction du PIB de 1,5% en 2023 et une deuxième de 0,25% en 2024, soit "une contraction de la production chaque trimestre" entre les trois derniers mois de 2022 et les trois derniers de 2023, précise la Banque.

Cela "revient à dire qu'elle s'attend à une récession longue et douloureuse tout au long de l'année 2023, et au pire ralentissement économique depuis 2008", résume Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Ces perspectives plombaient la livre, le marché obligataire et les cours du pétrole.

La devise britannique perdait 0,30% face au billet vert, à 1,2114 dollar pour une livre, et baissait de 0,59% face à l'euro à 1,1879 euro. Face au dollar, l'euro prenait lui 0,31% à 1,0199 dollar.

Du côté des taux, le rendement britannique à 10 ans tombait à 1,843% contre 1,90% à la clôture mercredi et celui de l'Allemagne s'établissait à 0,808% contre 0,88% à la fermeture la veille, signes que les investisseurs anticipent une dégradation des conditions économiques à long terme en Europe.

Le taux de la dette du Royaume-Uni à deux ans est même supérieur à celui de la dette à sept ans, un début d'"inversion de la courbe des taux", c'est-à-dire que les taux à court terme sont plus élevés que les taux à long terme, un fait inhabituel et jugé comme annonciateur d'une récession par de nombreux experts.

Le marché du pétrole était aussi empreint de ces craintes de récession. Le pétrole WTI américain est repassé sous les 90 dollars le baril, un plus bas depuis février avant l'invasion russe de l'Ukraine. Vers 14H05 GMT, il perdait 1,15%, à 89,63 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre cédait 1,12% à 95,72 dollars.

L'institution britannique a également procédé à la plus forte hausse de ses taux directeurs depuis 1995, une mesure drastique pour contrer l'inflation que la Banque centrale voit désormais dépasser 13% sur un an en octobre.

L'accélération du resserrement monétaire de la part de la banque centrale britannique était attendue par les investisseurs alors que ses homologues américaine (la Fed) et européenne (la BCE) ont annoncé en juillet remonter leurs taux directeurs de respectivement 75 points de base et 50 points de base.

Alibaba cale pour la première fois ___

Le géant chinois du commerce en ligne Alibaba a publié un chiffre d'affaires trimestriel en léger repli pour la première fois de son histoire, sur fond de ralentissement économique et de durcissement réglementaire. Ses revenus ont néanmoins dépassé les attentes des analystes et l'action Alibaba prenait 3,49% à Wall Street.

Sortie de route pour Rolls-Royce et Ambu ___

Le groupe industriel britannique Rolls-Royce, dégringolait de 9,81% à Londres après avoir vu son résultat net replonger lourdement dans le rouge au premier semestre en raison d'une dévaluation de contrats de change face à l'envolée du dollar, malgré une progression de son chiffre d'affaires.

Toujours sur la place londonienne, la société spécialisée dans les équipements de sauvetage Ambu (aides respiratoires et outils de réanimation en tête) chutait de 6,69% après l'annonce de coupe dans ses effectifs et d'une révision à la baisse de ses prévisions de revenus d'activité, selon Bloomberg.

Du côté du bitcoin ___

Le bitcoin perdait 1,03% à 23.095 dollars. L'action de Coinbase s'envolait de 24% à Wall Street après l'annonce d'un partenariat avec BlackRock.

afp/rp