Paris (awp/afp) - La hausse des taux d'intérêt obligataires plombait les marchés boursiers mardi, tandis que les prix du pétrole étaient au plus haut depuis 2014.
Wall Street, fermée lundi, est sortie de son long week-end en nette baisse, notamment pour le Nasdaq, dont les valeurs technologiques sont les plus sensibles à la hausse des taux sur le marché obligataire. Il perdait 1,72% vers 15H00 GMT, tandis que le S&P 500 reculait de 1,42% et le Dow Jones de 1,51%.
Les places européennes reculaient également: Paris lâchait 0,86%, Francfort 0,99% et Milan 0,88% et Londres 0,61%. A Zurich, le SMI abandonnait 0,70%.
Les prix des barils de Brent et de WTI ont tout deux atteint mardi leur plus haut niveau depuis plus de sept ans, dopés par des perturbations de l'offre, de vives tensions géopolitiques et une remontée de la demande.
Vers 15H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars grimpait de 0,80% à 87,18 dollars, après avoir atteint 88,13 dollars peu avant 08H00 GMT. Le baril américain de WTI pour livraison en février avançait de 1,25% à 84,88 dollars, après un pic à 85,74 dollars.
De nombreux analystes envisagent désormais à terme le franchissement de la barre des 100 dollars, ce qui semblait encore impossible il y a quelques mois.
Cette hausse des cours du pétrole brut "alimente les craintes d'inflation et rend probable une nouvelle accélération du changement de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine", estime Jürgen Molnar, analyste chez RoboMarkets.
Les annonces que l'institution a faites mi-janvier sur un durcissement monétaire à venir font grimper les taux d'intérêt sur le marché obligataire.
Les rendements de la dette américaine sont au plus haut depuis le début de la pandémie: à 1,83% pour l'échéance à 10 ans et 1,02% pour le deux ans. Le taux d'emprunt allemand se rapproche de zéro (-0,03%) pour la première fois depuis 2019.
Une hausse des taux obligataires pénalise généralement les actions car elle améliore la rentabilité des obligations, des actifs considérés comme moins risqués par les investisseurs.
Cet environnement incite les investisseurs à la prudence, d'autant plus que la saison des résultats débute. Si le bénéfice de la banque Goldman Sachs a atteint un record en 2021, le plus faible quatrième trimestre a mécontenté les investisseurs (-8,24% à 349,74 dollars).
"La plupart des opérateurs de marché cherchent à couvrir leur portefeuille avec d'autres classes d'actifs avant ce qui sera une saison de résultats cruciale", écrit Pierre Veyret analyste d'ActivTrades.
Les pétrolières profitent de la flambée des cours ___
Les valeurs pétrolières bénéficiaient de cette tendance. A Londres, Shell prenait 1,76% et BP 1,17%. A Paris, TotalEnergies montait de 2,18%.
Le géant pétrolier et gazier américain ExxonMobil, qui s'est engagé à la neutralité carbone de ses opérations d'ici 2050, prenait 1,35%.
Microsoft s'octroie Activision-Blizzard ___
Microsoft a annoncé son intention de racheter, pour près de 69 milliards de dollars, le géant américain des jeux vidéo Activision-Blizzard, qui édite notamment "Call of Duty", "World of Warcraft" et "Candy Crush".
Il s'agit de la deuxième grosse acquisition de l'année dans le secteur, après celle de Zynga par Take-Two Interactive (+2,27% à 156,16 dollars) pour 12,7 milliards de dollars. Electronics Arts montait aussi de 6,35% à 138,97 dollars tandis qu'à Paris, l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft bondissait de 11% à 50,18 euros après l'annonce.
La tech de nouveau à la peine ___
La hausse des taux pénalisait les valeurs dites de croissance comme les entreprises technologiques, qui ont le plus profité de l'environnement de taux bas pour financer leurs développements et soutenir leur valorisation.
A Wall Street, dans les premiers échanges, Uber perdait 3,52% à 40,03 dollars, Alphabet, maison-mère de Google, 2,47% à 2.720,29 dollars et Meta, qui détient Facebook, 3,79% à 319,32 dollars.
Du côté de l'euro et du bitcoin ___
La monnaie européenne reculait de 0,38% à 1,1365 dollar vers 14H55 GMT.
Le bitcoin cédait 0,88% à 41.410 dollars.
afp/rp