New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont connu une nouvelle forte variation lundi, à la hausse cette fois, profitant d'une moindre anxiété face au variant Omicron du coronavirus ainsi qu'à une augmentation de tarifs du géant saoudien Aramco.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, coté à Londres, a gagné 4,57% pour finir à 73,08 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier a lui engrangé 4,87% et conclu à 69,49 dollars.

"Les opérateurs se sont remis de la panique initiale consécutive (à la découverte du) variant Omicron, et corrigent les prix à la hausse car les cas semblent modérés", a commenté, dans une note, Louise Dickson du cabinet Rystad Energy.

"On est en-dessous de certains seuils techniques", a ajouté Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report, ce qui est de nature à encourager une inflexion des cours.

Autre turbine de cette accélération, la décision du groupe pétrolier saoudien Saudi Aramco de relever, en janvier, tous ses prix de ventes pour les barils exportés en Asie et aux États-Unis, entre 30 et 80 cents l'unité, selon S&P Global Platts.

Le géant saoudien va, dans le même temps, baisser ses tarifs pour l'Europe et la Méditerranée.

Cette hausse intervient quelques jours après la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+ de se tenir, pour janvier, au calendrier de relèvement mensuel de la production de 400.000 barils par jour, annoncé en juillet.

Pour Stephen Schorck, en choisissant, à la surprise générale, une hausse de production plutôt que le statu quo attendu du fait de l'effondrement des prix après la découverte d'Omicron, l'Opep+ "a pris les États-Unis au mot". "Quand les prix vont remonter, vous ne pourrez pas critiquer l'Opep et la Russie."

Si la dangerosité modérée du variant Omicron se confirmait, dit-il, "entre la demande existante et les gens qui vont vouloir se repositionner sur ce marché, il y a moyen de repasser au-dessus de 80 dollars".

Lundi correspondait à la date limite pour la remise des offres sur 32 des 50 millions de barils issus des réserves stratégiques américaines et dont la mise en vente a été annoncée fin novembre par le président Joe Biden. Ces quantités seront formellement attribuées d'ici le 14 décembre.

"Le fait que les États-Unis vendent ces barils pour essayer de contrôler les prix est sans précédent, mais cela va produire le résultat inverse" à celui désiré, avance Stephen Schorck. "Cela va faire monter les prix."

afp/rp