Londres (awp/afp) - Le prix du baril de Brent, la référence européenne de pétrole brut, a atteint mardi 80 dollars pour la première fois depuis trois ans en raison d'une hausse de la demande alors que l'offre reste limitée, avant de refluer quelque peu.

Peu avant 15H40 GMT (17H40 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre était en baisse de 1,03% par rapport à la clôture de la veille, à 78,71 dollars à Londres.

A New York, le baril de WTI pour le même mois abandonnait dans le même temps 0,86% à 74,80 dollars.

C'est en cours de séance asiatique, à 03H00 GMT, que le contrat de référence en Europe a franchi le seuil des 80 dollars.

Après être monté jusqu'à 80,75 dollars peu avant 06H30 GMT, au plus haut depuis le 19 octobre 2018, il a vu ses gains s'éroder jusqu'à basculer dans le rouge en début de séance américaine.

Parmi les moteurs de ce nouveau sommet, un demande mondiale "qui a rebondi de manière significative en 2021", a insisté mardi le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohammed Barkindo en introduction au rapport annuel du cartel.

Or l'offre peine à y faire face, que ce soit aux Etats-Unis, où les installations pétrolières du Golfe du Mexique sont encore loin de leur pleine capacité même plusieurs semaines après le passage dévastateur de l'ouragan Ida, ou au sein de l'Opep+, composé des treize membres de l'Opep et de dix alliés.

Plusieurs membres de ce cartel élargi font face à des baisses de leur production alors que la politique du cartel leur accorde pourtant plus de marge de manoeuvre: les experts d'UBS évoquent par exemple des "travaux de maintenance" au Kazakhstan et des "perturbations imprévues" au Nigeria, au Mexique et en Libye.

Le déficit de brut qui en résulte "ne s'inversera pas dans les mois à venir", préviennent les analystes de Goldman Sachs, qui voient le baril de Brent atteindre 90 dollars d'ici la fin de l'année.

"La flambée des prix du pétrole fait craindre à beaucoup que l'économie mondiale soit déjà amenée à ralentir", s'inquiète de son côté Chris Beauchamp, d'IG.

Le spectre d'une inflation galopante, à même d'étouffer dans l'oeuf la reprise post-Covid de l'économie mondiale, alimente les craintes des milieux économiques.

Dans ce contexte, l'évaluation mensuelle du marché par les membres de l'Opep+ à l'issue de leur prochaine réunion lundi prochain est très attendue par le marché, même si peu d'observateurs tablent sur une réaction de leur part.

afp/rp